Le Grand-Duc a mis en garde vis-à-vis des conséquences du sentiment d’exclusion que peuvent ressentir certains citoyens. (Photo: Nader Ghavami)

Le Grand-Duc a mis en garde vis-à-vis des conséquences du sentiment d’exclusion que peuvent ressentir certains citoyens. (Photo: Nader Ghavami)

La mémoire du Grand-Duc Jean, la paix, l’Europe et les générations futures ont été évoquées lors des discours prononcés par le Grand-Duc, le président de la Chambre des députés et le Premier ministre durant la cérémonie officielle organisée dimanche à la Philharmonie.

par le gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng pour doter la Fête nationale d’un chapitre civil, la cérémonie officielle est entrée dans la tradition.

Chaque 23 juin, la famille grand-ducale, les députés, des membres du gouvernement, du Conseil d’État, de la magistrature et de l’administration judiciaire, les responsables de la Ville de Luxembourg, le corps diplomatique, de nombreux représentants du monde socio-économique et des citoyens se retrouvent à la Philharmonie.

Outre des moments musicaux et , la cérémonie, qui a débuté à 10h, a été  marquée par les discours du Premier ministre, du président de la Chambre des députés et du Grand-Duc.

Voici les messages principaux à retenir de ces interventions.

Le Grand-Duc Jean, source d’inspiration

, la mémoire du Grand-Duc Jean a été évoquée.

s’est souvenu de ses rencontres avec le souverain, qui restait informé de l’actualité et de l’évolution d’un monde qui voit ressurgir les éléments qui ont mené à la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle le Grand-Duc Jean a combattu l’occupant.

«Je me sens personnellement responsable vis-à-vis du Grand-Duc Jean, vis-à-vis des Luxembourgeois et des alliés, qui, à cette époque, ont risqué leur vie pour notre liberté et notre responsabilité», a déclaré le Premier ministre, qui voyait dans le souverain défunt «une grande inspiration et un exemple».

L’union d’une nation

Le  a tenu à remercier les nombreuses personnes et personnalités, d’ici et d’ailleurs, : «Sur un plan personnel, j’ai senti qu’en ces instants de deuil partagé, on retrouve une paix intérieure, et que l’on se concentre sur l’essentiel de la condition humaine. Et je ne pense pas qu’il soit présomptueux de voir dans ces journées que nous venons de vivre un symbole d’une nation qui demeure profondément unie sur l’essentiel.»

Notre nation est diverse, mais elle n’est pas divisée.
Le Grand-Duc

Le Grand-Duc

Le Grand-Duc se réjouissait que le savoir-vivre à la luxembourgeoise ait préservé le pays de sentiments d’exclusion. «Notre nation est diverse, mais elle n’est pas divisée.» Et de souhaiter que tous les habitants et travailleurs du pays se sentent concernés par un destin collectif, et que personne ne soit laissé sur le bord du chemin: «Que tous, Luxembourgeois et non-Luxembourgeois, résidents ou travailleurs frontaliers, aient la sensation de vivre une aventure collective, et pas seulement des destins individuels.»

La responsabilité vis-à-vis des générations futures

Cette Fête nationale est aussi l’occasion de se rappeler ce que les générations antérieures ont légué aux actuelles: «un pays magnifique», pour . «Un pays avec la liberté, la paix, la sécurité et la prospérité.»

Mais c’est aussi vers l’avenir que les dirigeants ont voulu regarder. Pour le Premier ministre, les responsables politiques et publics ont une grande responsabilité vis-à-vis des générations suivantes: garantir le futur de notre planète. «Il n’y a pas de doute. Nous devons être actifs, et maintenant.»

«La responsabilité vis-à-vis des enfants et des jeunes d’aujourd’hui et de demain ne se limite cependant pas au changement climatique et à la stabilité politique. Nous devons aussi nous soucier de maintenir la qualité de vie générale et d’y travailler. C’est une question d’équité entre générations.»

Ne pas profiter des ressources d’aujourd’hui sans penser à demain et adapter le modèle de développement du pays font partie des pistes de travail citées par Xavier Bettel.

Le danger du sentiment d’exclusion

Le Grand-Duc, le Premier ministre et le président de la Chambre ont tous fait référence à la fragilité de la paix, à l’importance de défendre les droits de l’Homme et aux dangers pour la démocratie. En particulier le sentiment de rejet dans des pays «si proches et si chers», indiquait le chef de l’État.

«L’irruption du ressentiment dans bon nombre de nos sociétés démocratiques est assurément une mauvaise nouvelle, parce que le sentiment d’injustice ou de déclassement, qu’il soit d’ailleurs réel ou supposé, conduit à des comportements irréfléchis», déclarait le Grand-Duc. «Il fait le lit du simplisme, du populisme ou des extrémismes de toutes sortes.»

L’Europe, seule réponse crédible

75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est le seul moyen de garantir la paix, estime Fernand Etgen.

«Plus d’Europe est la seule réponse dans notre monde globalisé. Il serait suicidaire de retomber dans un réflexe égoïste, national, nationaliste. L’Europe n’est pas le problème, c’est la solution. L’Europe n’est pas simplement l’Histoire, c’est notre future.»

Bâtir des ponts, détruire les murs

Pour le président de la Chambre, le Luxembourg peut, grâce à son histoire et à ses particularités, être un bâtisseur de ponts dans cette Europe.

Le Grand-Duc choisissait quant à lui l’image de «murs qui ne cessent de grandir et de grossir au point d’obliger les gens à crier par-dessus pour se faire entendre...».

Le Luxembourg célèbre une nouvelle Fête nationale, avec la prospérité économique au rendez-vous et la paix sociale maintenue. Mais le Grand-Duché n’est pas une île. Le contexte international figurait logiquement au rang des premières préoccupations de cette édition 2019.