En juin, Letzshop vendait toujours cinq fois plus qu’avant la crise. (Photo: Shutterstock)

En juin, Letzshop vendait toujours cinq fois plus qu’avant la crise. (Photo: Shutterstock)

La marketplace Letzshop créée en septembre 2018 tire un premier bilan positif avec 450 commerçants inscrits. La crise l’a bien aidée. Pour la suite, elle tentera de convaincre de nouvelles communes de la rejoindre et investira pour un meilleur référencement sur Google.

Moins de deux ans après son lancement, la plateforme de vente en ligne Letzshop semble avoir réussi son pari: promouvoir l’e-commerce luxembourgeois. Alors qu’elle visait 500 magasins inscrits en trois ans, elle a déjà atteint les 450. On peut dire que la crise a aidé: «Nous avons eu entre 140 et 170 ‘onboarding’ pendant la période de confinement», précise Jerry Klein, manager de Luxembourg for Shopping GIE, qui pilote le site.

Cinq fois plus de ventes en quatre mois

Ce boom s’explique par la nécessité de continuer l’activité malgré le lockdown, mais aussi par le fait que l’accès à la plateforme, à 500 euros par an normalement, a été rendu gratuit pour toute l’année 2020. Mais Jerry Klein ne craint pas leur départ en 2021. «Techniquement, ils ont signé un contrat pour une durée minimum de 24 mois», explique-t-il, bien qu’il reste souple sur les conditions.

Le site plaît autant aux commerçants qu’à leurs clients. Le trafic «augmente tous les mois», selon Jerry Klein. Encore plus grâce au confinement, période durant laquelle le nombre d’utilisateurs a presque quadruplé à 195.763.

Même s’il ne communique pas sur le nombre de ventes, il note que ses activités ont été multipliées par 35 juste avant Pâques. Le rythme s’est calmé depuis, mais Letzshop tourne toujours autour de cinq fois plus de ventes qu’en 2020.

17 communes partenaires

La plateforme a encore du pain sur la planche. «En 2018, 8 millions de colis de plus de deux kilos ont été importés au Luxembourg via l’e-commerce», cite son gérant. Alors que moins de 10% des commerces luxembourgeois proposaient la vente en ligne en 2016.

«C’est un chiffre d’affaires qui échappe au commerce local qui n’a pas d’offre en ligne et que nous voulons rattraper, au moins en partie.» Là aussi, la crise pourra jouer en sa faveur: elle a poussé les consommateurs à se .

Pour poursuivre sa mission, Letzshop compte se rapprocher encore plus des communes. Pour l’instant, seulement 17 (dont Mondorf-les-Bains et Bertrange depuis peu) sont partenaires sur la centaine du Grand-Duché. Elles paient un euro par habitant pour aider le ministère de l’Économie et la Chambre de commerce à son financement. «Nous allons tenter de comprendre quels sont leurs besoins, quelles sont les barrières au développement de la vente en ligne.» Letzshop va également continuer d’investir pour un meilleur référencement des produits en vente sur Google. Quatre salariés travaillent sur la plateforme – un chiffre qui n’a pas évolué depuis mars 2019.

Letzshop s’occupera aussi de rembourser les responsables des hôtels où seront utilisés les . Un moyen de les pousser à se digitaliser? «Ce n’est pas l’intention. Le fait que les hôteliers passent par Letzshop est seulement dû au fait qu’on avait les prérequis technologiques pour gérer les bons d’achat», explique Jerry Klein.