André Von der Marck: «Fin 2021, nous irons jusque Bonnevoie. La dernière étape étant la liaison complète entre le Findel et la Cloche d’Or.» (Photo: Matic Zorman/archives)

André Von der Marck: «Fin 2021, nous irons jusque Bonnevoie. La dernière étape étant la liaison complète entre le Findel et la Cloche d’Or.» (Photo: Matic Zorman/archives)

La gratuité des transports publics a été un buzz mondial. Au point de faire un peu d’ombre à tous les autres projets qui ont également pour but de faire du Luxembourg un pays où circuler serait un plaisir. Zoom sur le tram pour la suite de cette série sur les grands chantiers de la mobilité.

Cet article est paru dans l’édition d’avril 2019 de .

«Les gens aiment le tram!», affirme . Et il a raison, puisque selon les derniers chiffres de Luxtram, ce sont maintenant 20.000 voyageurs qui l’empruntent chaque jour. Un excellent résultat alors que son inauguration a eu lieu le 10 décembre 2017 et que le réseau est encore en cours de chantier. «On a vraiment créé quelque chose de nouveau avec ce tram. Il est cool, beau, très moderne... Avec le tram, l’horaire ne vous intéresse plus. Il arrive toutes les 6 minutes. Et quand le réseau sera étendu jusqu’à la gare centrale, ce sera même sans doute toutes les 3 minutes aux heures de pointe. Vous n’êtes pas bloqué dans la circulation, car il a sa voie propre, a priorité aux feux... Cela change toute une ville.»

, le directeur général de Luxtram, confirme «ce succès incroyable. Et le ministre a sans doute raison quand il évoque un véritable phénomène de société. Beaucoup de Luxembourgeois pensaient que le tram allait finalement être une simple ligne de bus en plus. Ce qui n’est évidemment pas le cas, puisque c’est bien plus que cela. Le tram, c’est une qualité de service, mais aussi un élément qui structure et change la ville.»

Les clients ont une plus grande maîtrise des temps de déplacement, notamment avec les combinaisons offertes par le tram, le funiculaire et le train.

André Von der MarckD irecteur général Luxtram

Ce nouveau mode de déplacement, même si cela a été très rapide, il a fallu que les Luxem­bourgeois se l’approprient. «C’est normal, poursuit le directeur général. Le tram, on le découvre en l’utilisant. Imaginer les choses sur plan, c’est assez compliqué. Certains avaient pu évidemment y goûter en vacances, à Bordeaux, Lyon ou dans d’autres villes européennes déjà équipées... Mais l’usage quotidien c’est différent.»

La comparaison avec le bus semble même hasardeuse, car «le tram a son site propre et respecte donc les horaires, est très lisible au niveau du parcours grâce aux rails. Les clients ont une plus grande maîtrise des temps de déplacement, notamment avec les combinaisons offertes par le tram, le funiculaire et le train.» Le tram a-t-il convaincu certains d’utiliser désormais les seuls transports en commun? Sans doute. Mais difficile de savoir dans quelle proportion. Plus qu’un concurrent du bus, le tram est vu comme un complément. La gratuité des transports publics ne fera que renforcer cette situation.

En tout cas, l’avenir semble lui appartenir. «Le tram va traverser tout Luxembourg et lui donner une nouvelle épine dorsale, c’est ce que je dis souvent, plaide encore André Von der Marck. Fin 2020, le tram sera à la gare. On va alors progressivement augmenter la fréquence en fonction des besoins. Je ne fais aucune promesse à ce niveau, car cela dépendra de ce qui sera constaté sur le terrain et selon les retours des usagers.»

11 nouvelles rames et 40 conducteurs de plus

Pour cela, 11 nouvelles rames vont être livrées au cours des mois à venir, pour arriver à un total de 20 en circulation sur le réseau. «Le développement passera par l’allongement de la ligne et par la hausse de la fréquence. Fin 2021, nous irons jusque Bonnevoie. La dernière étape étant la liaison complète entre le Findel et la Cloche d’Or.»

Au cours des prochains mois, 40 conducteurs de plus seront aussi engagés. «Cela fait cinq ans que je suis là et c’est un développement passionnant, conclut le directeur général. Les résultats sont là, grâce à un beau travail collectif. On parle toujours beaucoup du tram, des nouveaux arrêts, des chantiers... Mais le tram, c’est aussi l’aventure d’une société, la SA Luxtram. Quand je suis arrivé, j’étais le neuvième sur le payroll. Fin 2020, nous serons 150. Nous pouvons tous être fiers et heureux de cela.»