Lex Delles, Céline Gauer, Gilles Roth et Goy Grosbusch, sur le toit de l’entreprise familiale, pour l’inauguration officielle des panneaux solaires. (Photo: Maison Moderne)

Lex Delles, Céline Gauer, Gilles Roth et Goy Grosbusch, sur le toit de l’entreprise familiale, pour l’inauguration officielle des panneaux solaires. (Photo: Maison Moderne)

Les ministres de l’Économie et des Finances, Lex Delles et Gilles Roth, et la directrice générale de la task force pour la reprise et la résilience de la Commission européenne, Céline Gauer, ont inauguré, ce mardi matin à Ellange, les nouvelles installations photovoltaïques de Rotomade et de Grosbusch, financées avec le soutien de la Commission européenne.

Le soleil boude la cérémonie. Les ministres et la directrice générale de la Commission européenne, non. Sur le toit des bâtiments de Grosbusch, à Ellange, 3.000 panneaux solaires ont été installés et mis en service depuis moins de six mois pour produire 50% des 1.000 MW que consomme l’entreprise familiale chaque année. «Nos installations ne s’arrêtent jamais», explique Goy Grosbusch. «365 jours par an et 24 heures sur 24, nous devons maintenir nos produits à bonne température», soit 6 à 8 degrés, ce matin, dans l’entrepôt où transitent fruits et légumes. Depuis le démarrage de l’installation dont un écran à l’entrée donne les résultats en temps direct, l’entreprise consomme de 65 à 80% de la production d’électricité et est déjà dans les clous de ses objectifs.

Dans l’auditorium de l’entreprise, le jeune dirigeant dira sa fierté de contribuer aux plans européens. «Certes, nous contribuons légèrement mais nous sommes fiers de pouvoir le faire», dit-il devant les deux ministres, de l’Économie et de l’Énergie, (DP), et des Finances, (CSV), et la directrice générale de la task force pour la reprise et la résilience de la Commission européenne, Céline Gauer, ainsi que des représentants de Socom (qui a géré l’installation) et de la BGL BNP Paribas (qui a aidé au financement). La démarche à un million d’euros s’ajoute à l’utilisation d’emballages en cellulose et au passage, d’ici la fin 2025, à l’électrique pour 40 voitures du groupe.

Le timing n’a pas permis d’avoir des panneaux photovoltaïques luxembourgeois mais ce n’est que partie remise. En attendant, les panneaux sont ceux de la chinoise Jinko, présente au Luxembourg de 2011 à 2018, l’entreprise qui rafle à elle seule 50% des subventions de l’État chinois… Plus de 130 millions d’euros, selon nos calculs, en 2022. Interrogée dans l’après-midi, dans le cadre de l’événement annuel organisé par la Commission européenne à l’abbaye de Neumünster, Mme Gauer invite à considérer d’autres éléments. «L’immense majorité des sommes dépensées vont à des entreprises européennes et permettent de lancer des filières, voire de les relancer dans le cadre de la filière de production de panneaux photovoltaïques et un nouveau règlement européen va se pencher, dans les appels d’offres publics, sur les entreprises qui bénéficient de subsides étrangers.»

«Nous avons le plan le plus vert d’Europe», a dit le ministre des Finances, le matin, rappelant non seulement que son enveloppe dans le cadre du Plan pour la reprise et la résilience du Luxembourg – comprend à présent le nouveau chapitre REPowerEU – passe de 83 millions d’euros à 241 millions d’euros, mais aussi que dix réformes et 13 investissements donneront un nouvel élan au Luxembourg, dans les domaines de la rénovation énergétique résidentielle, des panneaux solaires, de la mobilité durable ou encore du biogaz durable.

Devant la représentante de la Commission européenne, le ministre rappelle sans la citer la fraude chez Caritas pour mieux dire que le Luxembourg saura surveiller le bon usage des fonds européens. «C’est important pour tous les pays, mais c’est particulièrement important pour nous», glisse-t-il.

La Facilité pour la reprise et la résilience (FRR) et née il y a trois ans et la Commission européenne a versé plus de 265 milliards d’euros aux États membres. Le temps presse: le mécanisme, qui mêle réformes structurelles et investissements, au niveau des États membres et en collaboration avec la Commission européenne, a 648 milliards d’euros «à dépenser» d’ici 2026.