Selon le Giec, le réchauffement climatique s’est accéléré. Les experts du climat assurent que les menaces et désastres, comme les canicules et les inondations en série, vont se faire de plus en plus menaçants si des changements radicaux ne sont pas entrepris. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Selon le Giec, le réchauffement climatique s’est accéléré. Les experts du climat assurent que les menaces et désastres, comme les canicules et les inondations en série, vont se faire de plus en plus menaçants si des changements radicaux ne sont pas entrepris. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Après un épisode pluvieux hors norme dans nos régions et des images d’incendies en Grèce, en Turquie et au Canada durant ces derniers mois, le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ne peut pas laisser insensible, d’autant plus que les conclusions des experts climat des Nations unies ne sont pas rassurantes.

La publication, sixième rapport d’évaluation du Giec et surtout plus importante publication depuis 2014, est sans appel. Le réchauffement climatique s’accélère, et la planète a même perdu dix ans. Avec un seuil de +1,5°C atteint autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu’espéré, le Giec assure que les menaces et désastres comme les canicules et les inondations en série vont se faire de plus en plus menaçants.

«Ce rapport est un retour à la réalité», a déclaré Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail 1 du Giec, avant d’ajouter: «Nous avons maintenant une image beaucoup plus claire du climat passé, présent et futur, ce qui est essentiel pour comprendre où nous allons, ce qui peut être fait et comment nous pouvons nous préparer.»

Dans son rapport, le Giec constate qu’«à moins d’une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, il sera impossible de limiter le réchauffement à près de 1,5°C, voire 2°C». Les experts prévoient qu’au cours «des prochaines décennies, les changements climatiques s’accentueront dans toutes les régions. Pour un réchauffement de 1,5°C, les vagues de chaleur, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes seront plus nombreuses. À 2°C de réchauffement planétaire, les extrêmes de chaleur atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé», indique le rapport. «Mais il ne s’agit pas seulement de température. Le changement climatique entraîne de multiples effets dans différentes régions, qui s’accentueront avec le réchauffement. Il s’agit notamment de modifications de l’humidité et de la sécheresse, des vents, de la neige et de la glace, des zones côtières et des océans».


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Si le rapport est alarmiste, il reste tout de même optimiste en soulignant qu’il est possible de limiter le réchauffement climatique et ses effets sur notre habitat en réduisant fortement, rapidement et durablement les émissions de gaz à effet de serre, et ainsi atteindre des émissions nettes de CO2 nulles. «La limitation des autres gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques, en particulier le méthane, pourrait avoir des effets bénéfiques tant sur la santé que sur le climat», expliquent les experts du Giec.

Le nouveau rapport reflète les avancées majeures dans la science de l’attribution, c’est-à-dire la compréhension du rôle du changement climatique dans l’intensification de phénomènes météorologiques et climatiques spécifiques tels que les vagues de chaleur extrêmes et les épisodes de fortes précipitations. Il montre également que les actions humaines peuvent encore déterminer l’évolution future du climat.

Autrement dit, le rapport souligne la nécessité d’agir rapidement, notamment en matière de CO2, de méthane et de protoxyde d’azote.

Voulant sensibiliser les populations aux changements climatiques au niveau régional, le Giec a lancé sur internet un afin de pouvoir explorer en détail les effets du changement climatique dans sa zone de résidence. Seul bémol, cet atlas reste tout de même très «technique».