Maurice Bauer (CSV) regrette notamment que les «marches blanches silencieuses» qui étaient initialement pacifiques soient devenues de tels affrontements avec la police. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Maurice Bauer (CSV) regrette notamment que les «marches blanches silencieuses» qui étaient initialement pacifiques soient devenues de tels affrontements avec la police. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

L’échevin de la ville de Luxembourg, Maurice Bauer, propose d’applaudir les soignants ce lundi 17 janvier, en réponse aux appels à manifester devant les Hôpitaux Robert Schuman émanant de groupes contestant les mesures sanitaires du gouvernement.

«Cela me choque si à présent on s’attaque aux soignants, qui sont en première ligne et qui font un travail héroïque depuis le début de la pandémie», s’indigne (CSV), échevin de Luxembourg-ville. «En voyant que des personnes, qui participent aux manifestations régulières contre les mesures sanitaires du gouvernement, annonçaient une manifestation devant les Hôpitaux Robert Schuman (HRS) ce lundi 17 janvier, je me suis dit que là ils franchissaient une ligne qui m’était insupportable.»

Et c’est dans cette optique que l’échevin de la politique sociale a appelé, sur ses comptes Facebook et Twitter, «non pas à une contre-manifestation, car cela serait dangereux, qui plus est devant un hôpital. Mais tout simplement à ce que ceux qui sont la majorité silencieuse et qui acceptent ces mesures, applaudissent les soignants à 12h ce même lundi 17 janvier dans la rue ou sur les trottoirs.»

Maurice Bauer regrette notamment que les «marches blanches silencieuses» qui étaient «initialement pacifiques soient devenues de tels affrontements avec la police. Je suis pour la liberté de manifester, qui est un droit constitutionnel très important, et même si je ne suis pas d’accord avec eux, il faut que les gens qui sont opposés aux restrictions sanitaires puissent manifester pour le dire. Mais il faut mettre un terme à cette escalade de violence.»

«On veut casser du soignant maintenant»

Sans le nommer, l’élu communal évoque notamment le journaliste Jean-Marie Jacoby, l’une des figures de la contestation de la stratégie du gouvernement dans la lutte contre la pandémie de Covid-19,  qu’en 1947, (DP) et (déi Gréng) auraient été condamnés à mort par pendaison par les juges du tribunal de Nuremberg, en référence aux procès contre des responsables du IIIe Reich.

«Certaines personnes ont une position difficile à comprendre, on dirait qu’elles veulent juste mettre le feu aux poudres, alors que nous sommes déjà dans une situation très tendue qui demande plutôt de la solidarité», pointe Maurice Bauer. «La position de certains se radicalise et je ne sais où cela va s’arrêter. On assiste finalement à une volonté de ‘casser du flic’ et non plus d’exprimer ses opinions pacifiquement. Pour moi, c’est un comportement inacceptable et je soutiens à 200% la police grand-ducale qui fait un travail remarquable. Et avec la manifestation prévue lundi devant les HRS, on dirait qu’on veut ‘casser du soignant’ maintenant, c’est inadmissible.»

Le post de Maurice Bauer a recueilli près d’une centaine de «likes» à ce jour, «mais je ne peux pas dire combien de personnes exactement participeront à ce mouvement. Ce serait bien que des entreprises jouent aussi le jeu et que des salariés applaudissent devant leurs bureaux.»

Les députés DP et se sont également inquiétés de la manifestation prévue devant les HRS dans le cadre posée au ministre de la Sécurité intérieure (déi Gréng). Ce dernier a notamment répondu ce lundi que la Ville n’avait pas reçu de demande d’autorisation pour cette manifestation.