Organiser la rentrée de milliers d’élèves dans des conditions de sécurité satisfaisantes ressemble à un véritable casse-tête. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Organiser la rentrée de milliers d’élèves dans des conditions de sécurité satisfaisantes ressemble à un véritable casse-tête. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Les syndicats représentant les enseignants et les élèves ont adressé différentes questions au ministre Claude Meisch. Ils nous confirment qu’ils attendent encore de nombreuses réponses sur l’organisation de la reprise des cours, qui tardent à venir.

Dans un communiqué commun, les différents syndicats, représentant les professeurs et les élèves, ont adressé une lettre commune ce mardi 28 avril au ministre de l’Enseignement supérieur,  (DP). Une série de points d’interrogation restent en suspens selon eux avant , le 4 mai prochain.

Pour faire le point, Raoul Scholtes, président de la Feduse (section enseignement de la CGFP), et Gilles Everling, président de l’Apess (Association des professeurs de l’enseignement secondaire et supérieur) ont répondu à nos questions.

Le plan de reprise de l’enseignement vous convient-il?

Raoul Scholtes. – «Ce qui nous pose surtout problème, c’est le manque d’informations claires liées à ce plan. Nous attendons toujours des réponses à de nombreuses questions. Les informations n’arrivent qu’au compte-gouttes au niveau des directions des établissements. Nous sommes bien conscients qu’il est nécessaire de rouvrir les écoles. Le problème, c’est comment le faire. Le diable est dans les détails et nous pensons que nous pouvons apporter un point de vue intéressant pour une rentrée dans les meilleures conditions. Nous aimerions pouvoir travailler ensemble avec le gouvernement.

Gilles Everling. – «Il est très important de pouvoir rouvrir les écoles. Nous sommes d’accord sur le principe. Mais c’est la façon de le faire qui nous inquiète, il reste encore des détails à régler à tous les niveaux.

Les conditions de sécurité sanitaire sont-elles remplies pour faire rentrer les classes?

R.S. «Les enfants et les enseignants vulnérables ou qui côtoient des personnes vulnérables ne devront pas rentrer. Comment régler ce problème de façon pratique? Comment assurer également la sécurité dans les établissements alors que les structures ne sont pas toujours adaptées? Il nous manque des détails pour une rentrée en toute sécurité. Nous ne doutons pas que des gens au ministère travaillent sur ces questions. Mais encore une fois, nous aimerions à la fois être mieux informés et consultés. Quatre yeux valent mieux que deux dans ces circonstances.

G.E. «La communication entre le ministère et les syndicats doit effectivement être améliorée. Beaucoup d’enseignants et d’élèves se posent encore des questions sur la sécurité de cette rentrée. Nous apprenons des choses par des voies détournées, comme le fait que l’école se poursuivrait jusqu’au 17 juillet plutôt que jusqu’au 15 juillet.

L’organisation des épreuves de certification des classes terminales pourra-t-elle se faire dans de bonnes conditions?

R.S. «En principe oui. Dès la première semaine de confinement, nous avons retravaillé les questionnaires. La situation aurait été plus facile à gérer si uniquement les classes de première devaient rentrer, mais c’est sur elles que porteront les priorités. Ce sont des élèves qui doivent obtenir un diplôme cette année. Les épreuves devraient se dérouler de manière classique. Apparemment, pour les épreuves orales, certaines écoles installent des vitres en plexiglas pour pouvoir séparer le professeur et l’élève. Heureusement, les enseignants ont l’habitude de se montrer flexibles et créatifs.

G.E. «Ces épreuves devraient pouvoir se dérouler normalement. La question est maintenant de voir jusqu’à quel point les élèves ont pu s’y préparer correctement. Les conditions d’apprentissage à la maison peuvent se révéler très différentes d’un élève à l’autre. Certains reçoivent de l’aide, d’autres pas. En plus, beaucoup d’élèves s’interrogent sur l’opportunité de revenir à l’école avec le risque de tomber malade au moment de l’examen. De notre côté, nous estimons important de les faire revenir, c’est le seul moyen de voir où ils en sont, de les aider et de leur donner toutes les informations. D’un point de vue pédagogique, c’est important.»