Tant Xavier Bettel que Corinne Cahen sont revenus sur l’importance vitale des frontaliers pour l’économie nationale. (Photo: capture d’écran / DP)

Tant Xavier Bettel que Corinne Cahen sont revenus sur l’importance vitale des frontaliers pour l’économie nationale. (Photo: capture d’écran / DP)

Le DP a tenu un congrès d’un nouveau genre lundi soir. Les cadres du parti se sont adressés aux membres via vidéoconférence pour dresser un bilan intermédiaire de la gestion de la crise. Parmi les propositions figure celle de négocier avec les pays voisins pour un jour de télétravail par semaine.

Non sur la scène du Tramsschapp mais en direct, dans la «Stuff» des membres, comme l’a dit le secrétaire général, en introduction du premier congrès statutaire virtuel du DP via Zoom. «Le dernier», espérait qui, même s’il se félicitait de la prouesse technique, regrettait l’absence de contact humain avec les membres.

Organisé lundi soir, cet exercice de communication a été l’occasion de dresser un bilan de l’action récente du parti, trois mois après le début d’une crise sanitaire qui aura nécessité de recourir au confinement. «Une période qui a changé la vie des citoyens du jour au lendemain», a résumé  dans son discours.

Soulignant la solidarité dont ont fait preuve le pays et ses habitants ainsi que l’action des représentants du parti au gouvernement, la présidente du parti a estimé qu’il était temps de réduire la dépendance du pays à l’égard de biens de première nécessité. La crise du Covid-19 a en effet révélé combien les chaînes d’approvisionnement de certains produits pouvaient être fragilisées. Et poser des questions de santé publique.

Une réalité que Xavier Bettel reprendra dans son discours de clôture du congrès virtuel, ajoutant que la production agroalimentaire locale devait être mieux considérée.

«Le télétravail est une partie de la solution»

Corinne Cahen s’est aussi prononcée en faveur d’investissements au sens large, pour soutenir les entreprises, ou encore dans le digital, qui a prouvé son importance pour la résilience de l’économie durant la crise. Pour le DP, il faut aussi continuer à attirer de grandes entreprises au Luxembourg tout en soutenant les activités des entrepreneurs et artisans locaux.

Insistant sur une certaine notion retrouvée du temps et de son usage, celle qui est aussi ministre de la Famille et de l’Intégration et ministre à la Grande Région est revenue sur la pratique du télétravail durant le confinement.

«Une partie du télétravail peut être positive et productive», a résumé Corinne Cahen. «Le télétravail est une partie de la solution», mais pas la solution unique. La présidente du parti a cité les bienfaits pour le climat, la baisse de tension sur les infrastructures et le gain en qualité de vie, tant pour les résidents que les frontaliers.

Le parti de Xavier Bettel se montre en faveur à la fois d’une poursuite du télétravail dans la fonction publique et pour les frontaliers. Corinne Cahen a estimé qu’il devrait être possible d’envisager un jour de télétravail par semaine sans que le travailleur soit pénalisé et a déclaré vouloir négocier avec les autorités des pays voisins en ce sens.

«Le virus ne pouvait pas être arrêté avec une barrière»

Xavier Bettel a quant à lui parlé de mesures qui n’étaient pas faciles, mais qui «dès le départ» étaient orientées vers une priorité: «L’être humain, pas les uns contre les autres, l’être humain au centre des décisions, pour le protéger et lui donner des perspectives.»

Le Premier ministre s’est aussi réjoui de la solidarité nationale qui s’est exprimée durant ces moments. «Ce n’était pas une mission facile, c’était presque une mission impossible, mais ensemble nous l’avons fait.» Du directeur d’hôpital au personnel d’hygiène en passant par les caissières, il a aussi tenu à remercier ceux qui sont venus travailler durant le pic d’infection pour assurer les besoins primaires de la population et «en prenant une part du risque».

Mais Xavier Bettel s’est aussi étendu sur le sujet de l’échec de la coordination européenne, «non pas celui de Bruxelles» (et donc de la Commission européenne), mais des États qui, chacun de façon isolée, ont choisi de fermer les frontières. «C’était un choc de voir ces barrières et les frontières», a ajouté le Premier ministre qui, rappelant que les frontières luxembourgeoises n’étaient pas fermées, a pointé que «ce n’était pas une réponse, une barrière ne pouvait pas bloquer le virus».

Visiblement déçu, voire irrité, par le manque de coordination entre les États, le chef du gouvernement a aussi dit combien il était important d’avoir de «bonnes relations et des contacts permanents avec nos voisins» pour trouver des solutions, au risque de bloquer l’entrée des frontaliers, dont l’importance fut aussi mise en exergue durant la crise, notamment dans les soins de santé.

«Sans eux, notre pays, notre société ne pourrait pas du tout fonctionner», estimait un peu plus tôt Corinne Cahen.

Revoir les discours du congrès virtuel du DP (vidéo: DP):