Le ministre des Affaires étrangères n’a pas caché son souhait de voir les tensions entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que l’Otan, s’aplanir. Pour le moment, le ministre garde une ligne optimiste en refusant de s’inscrire dans une logique et un scénario débouchant sur un conflit à l’est de l’Europe.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Le ministre des Affaires étrangères n’a pas caché son souhait de voir les tensions entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que l’Otan, s’aplanir. Pour le moment, le ministre garde une ligne optimiste en refusant de s’inscrire dans une logique et un scénario débouchant sur un conflit à l’est de l’Europe.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Alors que la tension est montée d’un cran à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, le ministre luembourgeois des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn plaide en faveur de la diplomatie afin d’éviter une escalade.

 (LSAP) est une voix souvent écoutée sur la scène internationale. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes n’a pas caché sa volonté de voir les tensions entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que l’Otan, s’aplanir rapidement. Si vives que les USA et le Royaume-Uni ont conseillé aux familles de leurs diplomates en poste à Kiev de quitter le pays.

Pour le moment, Jean Asselborn refuse de s’inscrire dans une logique et un scénario débouchant sur un conflit à l’est de l’Europe. «Il ne faut pas se mettre dans une logique de guerre. C’est d’ailleurs pour cela que les ministres des Affaires étrangères existent: pour éviter la guerre. Nous allons tout faire pour ne pas en arriver là», a déclaré Jean Asselborn, à la sortie de la dernière réunion du conseil «affaires étrangères» réunissant ses homologues européens. «Nous sommes prêts à discuter avec la Russie. L’Union européenne et l’Otan ont offert un processus (pour faire redescendre les tensions) à la Russie. Je ne pense pas un seul instant qu’une intervention militaire puisse changer la situation. Cela ne donnera pas plus d’arguments et de possibilités à la Russie pour changer l’architecture de défense en Europe», a encore ajouté le ministre luxembourgeois, devant plusieurs journalistes, avant de conclure: «Notre scénario, c’est celui où la guerre est évitée. Le médecin est là pour éviter au patient de mourir. Les ministres des Affaires étrangères sont là pour éviter la guerre», a-t-il répété.

Peu après, les ministres européens ont eu un échange de vues informel, par visioconférence, avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken. Dans le contexte actuel, marqué par une situation précaire à la frontière ukrainienne, le ministre Jean Asselborn a réitéré qu’une intervention militaire russe ne serait pas tolérée et aurait un coût très élevé. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a mis en exergue que la situation actuelle ne saura être résolue qu’à travers la diplomatie et le dialogue. Or, toujours selon le ministre, le dialogue ne peut pas se faire sous la menace d’un recours à la force. Jean Asselborn s’est prononcé en faveur d’efforts destinés à rétablir la confiance et à utiliser tous les canaux de communication à disposition, tout en soulignant que la Russie doit retirer ses troupes de la frontière ukrainienne si elle veut montrer sa bonne volonté et son intention honnête de dialoguer.

Jean Asselborn a également tenu à souligner que l’architecture de sécurité européenne repose sur des principes auxquels la Russie a elle-même souscrit, avec, en premier lieu, l’Acte final d’Helsinki.

Enfin, dans un média allemand, le ministre a également pris la défense du chancelier Olaf Scholz, vivement critiqué en Ukraine et aux États-Unis pour son refus de livrer des armes au gouvernement ukrainien. Jean Asselborn est resté sur sa ligne de conduite en expliquant que vouloir résoudre un déséquilibre militaire avec des livraisons d’armes est une utopie.