Des mesures prises au ministère des Finances pour juguler les effets de la crise conduisent à une situation exceptionnelle pour le budget de l’État. (Photo: Paperjam/archives)

Des mesures prises au ministère des Finances pour juguler les effets de la crise conduisent à une situation exceptionnelle pour le budget de l’État. (Photo: Paperjam/archives)

La crise économique qui découle de la pandémie de coronavirus va laisser des traces. Pierre Gramegna (DP), ministre des Finances, a annoncé un déficit public de 5 milliards d’euros et une croissance en baisse de 6% pour 2020.

«Les mesures rigoureuses qui ont dû être introduites afin de limiter la propagation du virus auront des répercussions importantes sur l’activité économique.» Le ton est donné dans le présentant le programme de stabilité et de croissance (PSC) pour 2020, publié mercredi 29 avril.

Avec toutes les précautions d’usage, compte tenu du fait que la situation sanitaire est susceptible d’évoluer, le ministre des Finances, (DP), a ainsi annoncé, pour 2020, une estimation de baisse de 6% de la croissance et un déficit des administrations publiques de 5 milliards d’euros.

Ce PSC 2020 se conforme aux lignes directrices de la Commission européenne, qui a exceptionnellement suspendu son exigence d’atteindre ou de converger vers un déficit public annuel inférieur à 3% du PIB (produit intérieur brut), ce qui «donne toute la marge de manœuvre nécessaire au Luxembourg afin de mobiliser les ressources requises pour pallier les effets de la crise».

«Grâce à la politique ambitieuse d’assainissement des finances publiques menée au cours des dernières années, le pays dispose des moyens budgétaires pour y faire face. Pour autant, l’effort requis pour rétablir la confiance est d’une ampleur telle qu’il ne restera pas sans impact sur l’équilibre budgétaire et le niveau de la dette publique sur les années à venir», déclare Pierre Gramegna, dans le communiqué.

Les prévisions économiques du gouvernement, en cinq chiffres-clés:

1/ Baisse de 6% de la croissance en 2020

En 2020, le PIB en volume de la zone euro devrait diminuer d’environ 5,1%, tandis que la croissance devrait baisser de 6% pour le Grand-Duché, selon les projections macroéconomiques .

2/ Rebond de 7% en 2021

«En supposant une levée progressive des mesures de confinement et une reprise continue des activités économiques à partir du second semestre 2020, la croissance du Luxembourg pourrait rebondir à +7% en 2021», communique le gouvernement, qui intègre les effets des mesures de stabilisation économique dans cette projection.

3/ Plus de 10 milliards d’euros d’aides

Le volume global des mesures décidées pour soutenir l’économie s’élève à un total de 10,4 milliards d’euros, soit 17,5% du PIB, dû à la prise en compte des depuis .

Les initiatives comprennent , des mesures liées à l’emploi et à la sécurité sociale, des reports ou remboursements de paiements d’impôts, de taxes et de cotisations sociales, et la mise à disposition de garanties publiques supplémentaires.

4/ Près de 3 milliards d’euros d’investissements publics

Le gouvernement a signalé qu’il maintenait néanmoins les investissements publics à des niveaux élevés, «en raison de leur rôle déterminant dans la sortie de crise et dans la construction d’un pays plus soutenable et plus résilient».

Les investissements publics passeront de 2,7 milliards d’euros en 2019 à 2,8 milliards d’euros en 2020, puis à 3 milliards d’euros en 2021.

5/ 5 milliards d’euros de déficit pour les administrations publiques

Au global, la crise se traduirait alors, pour les administrations publiques dans leur ensemble (Administration centrale, administrations locales et Sécurité sociale), par «un déficit inégalé dans l’histoire du pays», estimé à -5 milliards d’euros pour 2020, soit -8,5% du PIB, et à -1,97 milliard d’euros pour 2021, soit -3% du PIB.

La dette publique pourrait alors atteindre 17 milliards d’euros, soit 28,7% du PIB en 2020, et monter à 29,6% en 2021, tout en restant sous la barre des 30% fixés par le programme de coalition.