Les partenaires sociaux et le gouvernement ont émis des propositions pour tenter de parer à l’impact de la hausse des prix de l’énergie au Luxembourg. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Les partenaires sociaux et le gouvernement ont émis des propositions pour tenter de parer à l’impact de la hausse des prix de l’énergie au Luxembourg. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Pour la Chambre des salariés, les coûts des indexations automatiques des salaires ont été surcompensés par la baisse des impôts pour les entreprises. Celles-ci ne voient pas les choses du même œil.

La conclusion de la Chambre des salariés (CSL) est nette: «La baisse des impôts pour les entreprises depuis 2001 a largement et systématiquement surcompensé les coûts des index», à en croire une analyse publiée cette semaine sur .

La chambre professionnelle présidée par , aussi présidente de l’OGBL, a mis en perspective l’évolution du taux facial d’impôts sur le revenu des collectivités (IRC) avec les 20 tranches indiciaires déclenchées depuis l’an 2000. Selon ses calculs, l’index aurait cumulativement coûté 5,9 milliards d’euros aux entreprises du Luxembourg, mais celles-ci auraient épargné 16,2 milliards d’euros suite à la diminution du taux d’imposition passé de 30% en 2000 à 17% en 2021.

Sa conclusion? «Le manque à gagner fiscal pour l’État découle de la réduction continue des taux d’imposition qui représente, en contrepartie, un gain annuel important de trésorerie pour les entreprises.»

Cette lecture intervient alors que  sur l’effort à consentir pour soutenir citoyens et sociétés face à la hausse du coût des matières premières et de l’énergie en particulier n’ont pas abouti à une unanimité, l’OGBL refusant l’accord trouvé. Parmi les pistes évoquées, est vu comme une bouffée d’oxygène pour le patronat mais pas pour les représentants du côté salarial. du gouvernement et s’en est expliquée ce jeudi.

Une perte de pouvoir d’achat, mais…

«Il ne faut pas se tromper de bataille: nous ne sommes pas dans une configuration entreprises contre salariés mais tous ensemble – employeurs, salariés et État – face à une situation de crise inédite. Dans ce sens, la tripartite actuelle a pour but de savoir comment joindre les deux bouts», nuance , directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).

Il faut des aides ciblées et sélectives pour éviter de tout dépenser et ne plus rien avoir dans la caisse car nous sommes au début de la crise.
Jean-Paul Olinger

Jean-Paul OlingerdirecteurUEL

L’organisation patronale admet qu’un gel de l’indexation automatique des salaires entraînera «certainement une perte de pouvoir d’achat, mais il faut des aides ciblées et sélectives pour éviter de tout dépenser et ne plus rien avoir dans la caisse car nous sommes au début de la crise».

Pour Jean-Paul Olinger, le coût de l’indexation et les gains obtenus suite à la baisse du taux d’imposition des sociétés sont des éléments incomparables, dans la mesure où l’index a pour fonction première de compenser l’inflation tandis que l’allègement de la fiscalité des entreprises est destiné à en attirer davantage et donc, générer des rentrées fiscales supplémentaires pour l’État. «Notre emploi a doublé en 20 ans et cela, malgré le fait que la productivité par tête d’habitant n’ait pas augmenté», souligne Jean-Paul Olinger.


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Et d’ajouter qu’«il existe des augmentations de revenus qui ne sont pas liées à l’index» notamment via les conventions collectives et les transferts sociaux. Le Luxembourg affiche le salaire minimum le plus élevé en Europe, mais aussi les dépenses de protection sociale les plus hautes par habitant avec 22.171,82 euros par an selon Eurostat (2019).

En conclusion, pour le patronat: «Le plus important est que la baisse du taux d’imposition des sociétés ces 20 dernières années a permis d’augmenter les recettes fiscales de l’État en attirant de nouvelles entreprises au Luxembourg.»