Le vendredi est le jour traditionnellement réservé au conseil de gouvernement. Qu’il ait lieu ce 6 novembre n’a donc finalement rien d’extraordinaire. Mais le fait que la réunion dédiée au Covid, qui aurait dû avoir lieu, pour sa part, mercredi, ait été reportée la rend particulière, même si la crise sanitaire est systématiquement évoquée par les membres du gouvernement.

Plusieurs indices laissent cependant entrevoir que des décisions nouvelles pourraient être prises dans le cadre des mesures de lutte contre la crise sanitaire.

Premièrement, les chiffres se dégradent à différents stades, notamment en ce qui concerne le nombre de personnes hospitalisées, et plus particulièrement dans les unités de soins intensifs. 

La moyenne mobile du nombre de cas Covid sur 7 jours poursuit aussi son ascension. Bref, plusieurs signaux sont au rouge, et même au rouge vif. Et même une analyse multifactorielle comme celle prônée au Luxembourg ne permet plus de voir la situation avec optimisme.

Deuxièmement, même si cela est contesté, la pression diplomatique est de plus en plus forte sur le Luxembourg, exercée par ses voisins, où des mesures radicales, souvent encore récemment renforcées, ont été prises. Si ce n’est en «off», personne n’ose le dire, mais tout le monde commence à être lassé de voir le Luxembourg la jouer en solo en laissant par exemple ses magasins ouverts, qui attirent clients belges et français. Sans même faire référence au secteur de l’horeca.

Troisièmement, plusieurs «messages» ont été distillés ces derniers jours ou dernières heures, qui résonnent comme un avertissement à se préparer à un reconfinement, au moins partiel. Sur les ondes de nos confrères de la radio 100,7, voici quelques jours,  (DP) , des textes ayant déjà été préparés. Il sera nécessaire de les appliquer si les chiffres explosent, ce qui est le cas. Le Premier ministre a aussi dit que le bilan de cette semaine serait décisif. Or, il ne sera pas bon. 

Jeudi matin, sur le même média, c’est la ministre de la Santé, (LSAP), qui a été chargée d’enfoncer le clou et de contribuer à la stratégie de communication. Oui, de nouvelles mesures sont en préparation, alors que la situation est «extrêmement critique» et que les hôpitaux sont sur le point de basculer en phase 4, dit-elle. Même si elle a aussi indiqué que le Luxembourg ne suivrait pas aveuglément les décisions prises par ses voisins, et que les dernières mesures avaient porté leurs fruits, cela ne semble qu’un miroir aux alouettes. Ces dernières mesures ont sans doute légèrement freiné la dégradation de la situation générale. Mais c’est tout, hélas.

Contacté par Paperjam, le ministère d’État n’a pas donné suite à notre demande d’interview.