La Chambre des métiers a analysé le projet de budget 2020 de l’État. Et regrette de ne pas y avoir trouvé des réponses à plusieurs de ses interrogations. (Photo: Chambre des métiers)

La Chambre des métiers a analysé le projet de budget 2020 de l’État. Et regrette de ne pas y avoir trouvé des réponses à plusieurs de ses interrogations. (Photo: Chambre des métiers)

La Chambre des métiers est la première organisation interprofessionnelle à livrer son analyse du projet de budget 2020 de l’État. Comme en ce qui concerne les plans directeurs sectoriels, sa conclusion est mi-figue, mi-raisin.

Encore en cours d’examen dans différentes commissions parlementaires,  devrait être voté avant les vacances de Noël. D’ici là, , ou encore les syndicats et  auront rendu leur analyse et leurs conclusions à son égard. La Chambre des métiers est la première fédération interprofessionnelle à avoir finalisé cet exercice.

De l’avis de la Chambre, plusieurs facteurs laissent augurer un développement moins favorable des finances publiques à l’avenir. Ainsi, l’effet de l’imposition automatique de l’IRC tend à s’estomper. Le budget le prévoit, mais «l’imposition automatique privera l’État de l’instrument des arriérés qui permettait de lisser ces recettes fiscales». Le ralentissement de l’économie est aussi source d’inquiétude tout comme «le coût de certaines décisions politiques à venir, notamment les implications budgétaires du plan national intégré pour l’énergie et le climat et celles de la réforme fiscale».

La demande d’un Pacte climat pour les PME

La trajectoire prévue pour le solde budgétaire de l’administration centrale, qui devrait atteindre 158 millions d’euros en 2020, entraîne aussi son lot d’interrogations. La Chambre des métiers pointe également la forte hausse de l’impôt sur les traitements et salaires. Et si le constat est fait d’un coup de frein au niveau des dépenses, le regret est «l’absence d’explications sur les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir».

Il en va de même en ce qui concerne les réponses aux grands chantiers politiques des années à venir par le budget pluriannuel 2020-2023. Tout comme la Chambre reste aussi sur sa faim de réponses quant «au logement, aux besoins en main-d’œuvre et la pénurie de sites d’implantation».

La transition énergétique? Pour atteindre les objectifs fixés pour 2030, la Chambre des métiers propose la création «d’un Pacte climat pour les PME accompagné d’un régime d’aide spécifique et une réforme des prêts climatiques». Mais aussi en subventionnant les batteries de stockage afin de stimuler l’autoconsommation énergétique.

Plaidoyer pour une stratégie intégrée

Mais il n’y a pas que du négatif dans l’analyse. La Chambre souligne ainsi qu’«en matière d’éducation et de formation, un ensemble de réformes a été réalisé au cours des dernières années». Notamment la réforme du brevet de maîtrise.

En conclusion, la Chambre des métiers estime que tous les grands défis du futur – logement, mobilité, protection du climat, besoins en main-d’œuvre... – sont étroitement liés. «Dans ce contexte, l’élément catalyseur est à chercher dans une croissance forte et continue», peut-on lire dans l’analyse. «Il est dès lors évident que le Luxembourg a besoin d’une stratégie intégrée pour trouver des réponses adéquates et qu’il faudra éviter l’écueil consistant à solutionner chaque défi de manière isolée.»