Le projet de budget est entre les mains du président de la commission des finances, André Bauler, du rapporteur Yves Cruchten (à gauche sur la photo),  du président de la Chambre Fernand Etgen et du ministre des Finances Pierre Gramegna. (Photo: Chambre des députés)

Le projet de budget est entre les mains du président de la commission des finances, André Bauler, du rapporteur Yves Cruchten (à gauche sur la photo), du président de la Chambre Fernand Etgen et du ministre des Finances Pierre Gramegna. (Photo: Chambre des députés)

Le ministre des Finances a annoncé lundi un budget d’une envergure sans précédent.

Sept mois après avoir ,  (DP) a retrouvé la tribune de la Chambre pour évoquer . Attention, chiffres vertigineux en vue.

«Les dépenses de l’Administration centrale grimperont en 2020 pour la première fois au-delà de 20 milliards d’euros, ce qui correspond à 38% du PIB», indique Pierre Gramegna devant les députés. Soit une progression de 6,5% par rapport au budget 2019.

Et «le rythme va se poursuivre durant les prochaines années: en 2021 les dépenses progresseront encore de 4,2%, en 2022 de 4,1% et en 2023 encore de 3,9%».

Le budget met l’accent sur trois domaines prioritaires. D’abord la protection du climat, avec des investissements en hausse dans les transports en commun (+69 millions pour les CFL et RGTR et 30 millions pour la gratuité des transports publics), l’électromobilité, l’extension du tram (202 millions d’euros entre 2019 et 2023), l’aménagement des gares de Luxembourg et Bettembourg ou encore dans les énergies renouvelables (+19% de crédits).

Mise à jour à 14h17: L’État luxembourgeois contractera également l’an prochain un emprunt durable d’un milliard d’euros maximum coté sur le Green Exchange, à la fois pour soutenir ses investissements durables et pour renforcer la position de la Place comme «leader de la finance soutenable».

2,8 milliards d’euros d’investissements en 2020

Deuxième axe principal: des «investissements pour l’avenir». Le gouvernement indique donc fièrement que 14% des dépenses de l’Administration centrale seront consacrées aux investissements qui s’élèveront à 2,8 milliards d’euros en 2020.

Troisième préoccupation du gouvernement: «un budget pour un meilleur quotidien», avec des mesures autour de plusieurs piliers:

- les familles: +1,217 milliard d’euros pour la Caisse pour l’avenir des enfants, augmentation du budget pour les chèques services, +12% de budget pour le ministère pour l’Égalité des chances entre les hommes et les femmes;

- l’éducation: +7,12% de budget pour le ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, +9,6% pour l’enveloppe allouée aux bourses d’études;

- les personnes handicapées: +5,5% de soutien financier aux ateliers protégés, 16,2 millions d’euros pour l’accessibilité des bâtiments;

- le chômage: +8,12% de budget pour le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire;

- la culture: +4,2% de budget pour le ministère de la Culture, 1 million d’euros en 2020 pour la rénovation et l’aménagement des infrastructures culturelles.

Seule annonce tangible concernant la Place: «tous les rulings qui ont été créés avant 2015 seront automatiquement caducs le 1er janvier 2020».

1.830 postes créés dans la fonction publique

Viennent encore des mesures en matière de santé (+10% de budget pour le ministère de tutelle, notamment pour le développement de la plate-forme eSanté), de sport (+15% de budget) et de logement (+37% de crédits pour la gestion locative sociale, +6% de participation étatique à la construction de logements subventionnés, etc.).

Le gouvernement pense également à augmenter les effectifs de la fonction publique, sous-dimensionnés pour «un État de 800.000 habitants en comptant les frontaliers»: 1.830 postes doivent être créés, prioritairement dans l’enseignement, la police et l’administration pénitentiaire (en vue de l’ouverture de la future prison de Uerschterhaff). Et pense enfin à injecter de l’argent pour accompagner la diversification de l’économie avec 162 millions d’euros (+9%) pour le budget du ministère de la Digitalisation ou encore 8 millions d’euros destinés à construire le réseau 5G. L’initiative Spaceresources.lu recevra, quant à elle, 200 millions d’euros entre 2020 et 2023.

Côté recettes, 20,3 milliards d’euros doivent rejoindre les caisses de l’Administration centrale (+3,7% par rapport à 2019).  De 2021 à 2023, le gouvernement table sur une hausse des recettes de 5,1% à 5,6% par an.

Mise à jour à 14h17: Le solde de l’administration publique (Administration centrale + Communes + Sécurité sociale) affichera un excédent de 757 millions d’euros en 2020 (1,2% du PIB), grâce au dynamisme des cotisations sociales, tandis que le solde de l’Administration centrale doit accuser un déficit de 640 millions d’euros (1% du PIB) en 2020 avant de revenir en excédent de 158 millions d’euros (0,2% du PIB) en 2023.

Quant à la dette publique, elle passera sous la barre des 20% en 2020 «pour la première fois depuis 2011», souligne M. Gramegna.