Malgré les circonstances, BGL BNP Paribas a réalisé un bénéfice net de 398,3 millions d’euros. (Photo: Archives Maison Moderne)

Malgré les circonstances, BGL BNP Paribas a réalisé un bénéfice net de 398,3 millions d’euros. (Photo: Archives Maison Moderne)

La banque luxembourgeoise BGL BNP Paribas a présenté ses résultats annuels. Pour ses responsables, l’exercice 2020 de la banque peut se résumer en deux mots: résilience et croissance.

Parler de résilience renvoie à un double contexte: celui d’une pandémie qui a bouleversé le mode de fonctionnement de la banque, mais aussi à l’environnement de taux bas qui pénalise la rentabilité de tous les établissements financiers de la zone euro.

Dès le début de la crise, la banque a mis en place un dispositif visant à protéger ses collaborateurs et ses clients tout en assurant le bon fonctionnement de la banque et la continuité des opérations. En mars, ce sont 700 collaborateurs qui ont été dispensés de tout travail pendant deux mois et demi. Et depuis l’été, les gens travaillent trois jours en présentiel toutes les deux semaines. Un mode de fonctionnement qui n’aura pas remis en cause la continuité du service grâce au modèle multicanal développé depuis des années. Et des clients qui auront pu bénéficier d’un «soutien exceptionnel» via les 5.322 moratoires accordés sur les activités luxembourgeoises de ses clients.

110 millions de dividendes pour l’État

La croissance, elle se constate dans les chiffres que n’ont gâtés ni le Covid ni l’environnement de taux bas: le produit net bancaire atteint 1.595,5 millions d’euros (+5% sur un an), le résultat brut d’exploitation progresse de 12% à 811,3 millions pour un résultat net consolidé de 398,3 millions, en hausse de 15%.

Une partie de cette progression est à mettre à l’actif d’un événement non récurrent: la vente, pour 40 millions, de l’immeuble qui abritait au Kirchberg certains services de support de la banque, rapatriés depuis au siège, qui était loué à Amazon depuis, et «qui n’entrait plus dans la stratégie immobilière de la banque», selon Laurent Jansen, le chief financial officer.


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Le coût du risque a augmenté de 28% à 129,7 millions. Des provisions augmentées moins pour couvrir les créances douteuses que pour se tenir prêt en cas d’un éventuel choc une fois les garanties gouvernementales réduites. Dernier chiffre, le total du bilan – «témoin de la solidité de la banque» – s’élève fin 2020 à 56,5 milliards. Il est stable par rapport au 31 décembre 2019 (56,6 milliards).

La moitié du bénéfice a été mise en réserve et l’autre sera distribuée aux actionnaires. , président du conseil d’administration, pouvait donc se réjouir à double titre. En tant que responsable de la banque, il a souligné le fait que dans un contexte d’incertitude, «la banque a joué son rôle auprès de ses clients, de ses personnels et de l’économie». Et en temps que représentant de l’État actionnaire qui se voit attribuer 110 millions de dividendes au titre des exercices 2019 et 2020.

13,14% des bénéfices de toutes les banques

Pour bien se rendre compte du poids de BGL BNP Paribas sur la Place, il faut comparer les 398,3 millions de bénéfice aux 3,031 milliards de bénéfice de l’ensemble des 126 banques luxembourgeoises, selon . La BGL pèse à elle seule pour 13,14% de ce chiffre!

Cette bonne performance est à mettre à l’actif du «modèle diversifié et intégré de la banque» qui permet, selon , la présidente du comité exécutif, un équilibre et une certaine stabilité des revenus.

Ainsi, le métier «banque de détail et des entreprises» a enregistré une croissance des encours moyens de crédits de 8%, portée par la progression des crédits immobiliers et des crédits d’investissement. Les volumes moyens des dépôts augmentent de 2%, avec notamment une hausse auprès de la clientèle de la banque de détail. Les actifs sous gestion du métier «wealth management» sont en hausse de 2% du fait d’une bonne collecte nette. Les encours moyens de crédits de cette activité progressent de 12%. Enfin, les activités de leasing international, fortement pénalisées au premier semestre, ont bénéficié d’un rebond important depuis le mois de juin, ce qui a permis de limiter la baisse des encours moyens de crédits à 3%. Le développement de nouveaux types de services pour accompagner la clientèle s’est poursuivi dans ce contexte.