La CSSF calcule une baisse de 18,1% du résultat net du secteur bancaire luxembourgeois. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

La CSSF calcule une baisse de 18,1% du résultat net du secteur bancaire luxembourgeois. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Le résultat net des organismes de crédit luxembourgeois, principalement des banques, atteignait 3 milliards d’euros fin 2020, soit une diminution de 18,1%. La CSSF l’explique par une hausse des dotations aux provisions, liée à la crise sanitaire.

3,031 milliards d’euros: l’ensemble du secteur des organismes de crédit  luxembourgeois, majoritairement des banques, enregistrait un résultat net, au 31 décembre 2020, en recul de 18,1% par rapport aux 3,7 milliards de l’année précédente. Des chiffres publiés le mercredi 31 mars par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Qui explique cette baisse par «l’augmentation des dotations aux provisions pour un montant de 600 millions d’euros».

Ce sont des écritures comptables permettant de faire figurer au passif d’une entreprise une charge liée à l’exercice en cours, mais dont l’échéance ou le montant n’est pas encore connu. Ces provisions de 2020 concernent principalement les risques liés aux crédits, conséquence de la crise sanitaire. La CSSF note surtout un impact pour les banques universelles et celles spécialisées dans le financement des entreprises. Même si le taux de créances non performantes n’a pas augmenté de manière significative en 2020.

Le résultat avant provisions et impôts du secteur bancaire luxembourgeois s’élève, quant à lui, à 4,7 milliards d’euros pour l’année 2020, soit une diminution de 1,1%.

Dégradation du rapport charges sur revenus

La marge d’intérêt, à 5,254 milliards d’euros, subit une baisse de 2,4% par rapport à 2019, en raison d’une diminution des marges au niveau des opérations de prêts interbancaires.

Les revenus nets de commissions (5,883 milliards d’euros) augmentent de 14,6%. «L’ampleur de cette hausse résulte de variations dans le périmètre de collecte et d’agrégation des données en raison de réorganisations intragroupes, y compris l’intégration de nouvelles succursales étrangères», justifie la CSSF. «Sans ces effets, l’augmentation des revenus nets de commissions serait de l’ordre de 5%.»

La hausse concerne principalement les banques qui proposent des services en relation avec la gestion de fortune. Pour qui «l’augmentation du montant moyen des actifs en dépôt et la forte volatilité des marchés en 2020 ont conduit à une hausse des commissions sur la garde d’actifs et sur les transactions titres des clients».

Les frais généraux restent sur une tendance à la hausse et s’élèvent à 7,8 milliards d’euros. Le gendarme de la place financière note, là aussi, l’effet des «réorganisations intragroupes».

Le tout menant à une «dégradation du rapport charges sur revenus», qui passe de 60% à 62% fin 2020.