Plusieurs fois prolongé, le plan d’urgence de la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait plus l’être au-delà de mars, a-t-elle annoncé jeudi 16 décembre. Baptisé «programme d’achats d’urgence pandémique» (PEPP) et , il avait pour objectif de contrer les effets dévastateurs de la crise sur l’économie et les marchés européens via des rachats de dette publique. La BCE avait aussi la possibilité d’acheter des «commercial papers», titres de dette à court terme émis par les entreprises. Après , il a été doté d’une enveloppe de 1.850 milliards d’euros au total.
Un arrêt non brutal
La fin du programme se veut toutefois progressive. Le Conseil des gouverneurs prévoit de réduire le rythme d’achats nets d’actifs au prochain trimestre pour arrêter à la fin du mois de mars 2022. Mais la BCE continuera de réinvestir les intérêts et remboursements des titres achetés «au moins jusqu’à fin 2024». L’institution basée à Francfort ajoute qu’en cas de «nouvelle fragmentation du marché liée à la pandémie, les réinvestissements du PEPP peuvent être ajustés de manière flexible dans le temps, les classes d’actifs et les juridictions à tout moment». De même, «les achats nets pourraient également être repris, si nécessaire, pour contrer les chocs négatifs liés à la pandémie».
Si elle a décidé d’arrêter maintenant le programme, alors que la pandémie reprend partout en Europe, elle l’explique par «la progression de la reprise économique», mais aussi par son objectif de taux d’inflation de 2% à moyen terme. Alors qu’en novembre, il a atteint 4,9% dans la zone euro.
Toujours pour sortir en douceur de la fin du PEPP, la BCE renforce en parallèle son traditionnel programme d’achat d’actifs (APP). Elle se fixe un rythme annuel d’achats nets de 40 milliards d’euros aux deuxième trimestre 2022, contre 20 milliards normalement. Ce montant descendra à 30 milliards au troisième trimestre pour revenir à 20 en octobre 2022, «aussi longtemps que nécessaire».