Lors de la réunion de ce jeudi matin, le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé d’augmenter de 600 milliards d’euros l’enveloppe du Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP). Elle se monte donc désormais à 1.350 milliards d’euros.
La BCE explique vouloir soutenir les conditions de financement pour les acteurs de l’économie réelle, en particulier les entreprises et les ménages.
Ce programme, lancé le 18 mars dernier grâce à une première enveloppe de 750 milliards d’euros, sera prolongé «au moins» jusqu’à fin juin 2021, alors que jusque-là, il ne devait s’étaler que jusqu’à la fin de l’année 2020.
Jusqu’au terme de l’épidémie
«En tout état de cause, le conseil des gouverneurs procédera à des achats nets d'actifs dans le cadre du PEPP jusqu'à ce qu'il estime que la phase de crise du coronavirus est terminée», indique le communiqué de la BCE.
Ce programme restera flexible, ce qui veut dire qu’un État particulièrement touché, comme l’Italie ou l’Espagne, pourra recevoir plus que la part qui lui revient en fonction de la clé de répartition du capital injecté par chaque État de la zone euro dans l’institution de Francfort.
Le PIB en recul de 8,7%
Lors de la conférence de presse qui suit la réunion du conseil, Christine Lagarde, présidente de l’institution, a estimé que le repli du PIB en zone euro devrait atteindre 8,7% cette année. Mais la BCE pense que la croissance sera de retour en 2021 (+5,2%) et en 2022 (+3,3%).
Elle note d’ailleurs que la reprise devrait déjà se faire sentir dans le courant du second semestre, sans pouvoir encore en définir l’ampleur.
L’inflation sera encore plus limitée que prévu. La prévision de la BCE ne parle plus, pour cette année, que d’un taux de 0,3% (contre 0,8% lors du dernier calcul). Elle devrait remonter à 0,8% en 2021 et à 1,3% en 2022.