80, 85 ou 90. Ce n’est pas le nombre de policiers à quelques unités près qui compte, mais la masse de travail qu’ils doivent accomplir et qui les empêche d’être davantage présents sur le terrain, notamment dans le quartier de la gare, dit le principal syndicat de police. (Photo: Maison Moderne/archives)

80, 85 ou 90. Ce n’est pas le nombre de policiers à quelques unités près qui compte, mais la masse de travail qu’ils doivent accomplir et qui les empêche d’être davantage présents sur le terrain, notamment dans le quartier de la gare, dit le principal syndicat de police. (Photo: Maison Moderne/archives)

Communiqué, RTL. RTL, communiqué. Le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, et le principal syndicat de policiers, le SNPGL, se renvoient la balle autour du nombre de policiers déployés dans le quartier de la gare, où l’insécurité ne cesse de grandir.

«Défis, projets et priorités de la police grand-ducale.» Ce vendredi matin, le ministre de la Sécurité intérieure, (déi Gréng), tiendra une conférence de presse. À l’heure où il communique avec les policiers via des communiqués sur le site intranet de la police et des émissions de radio, égratignant au passage le principal syndicat, le Syndicat national de la police grand-ducale, et inversement, à propos de la Gare, on ignore le détail de ce qu’il annoncera.

Combien de policiers sont occupés à garantir la sécurité du quartier de la gare? Les chiffres ne nous sont pas donnés, a encore répété, jeudi matin, le président du SNPGL, Pascal Riquier, au micro de RTL.

«85», avait dit le ministre, le 10 février,  – public, celui-là – en expliquant: 

- Une cinquantaine de policiers en uniforme (chefs compris) affectés aux trois unités couvrant le territoire Gare/Hollerich/Bonnevoie, répartis sur deux ou trois roulements;

- Une vingtaine de policiers en uniforme détachés, en renfort aux trois unités couvrant le territoire Gare/Hollerich/Bonnevoie, répartis sur trois roulements;

- 4-5 membres du personnel à statut civil travaillant en tant que support aux personnels en uniforme;

- 8 policiers du Service de police judiciaire en civil;

- 2 maîtres-chiens 16/7, soit environ 4 par jour;

- À cela s’ajoutent les quelque 120 policiers en uniforme du CR3 de Verlorenkost qui couvrent l’ensemble du territoire de la capitale, dont également les quartiers Gare/Hollerich/Bonnevoie.

«Le ministre ne fait que jeter de l’huile sur le feu», avait répondu le syndicat, , après une intervention du ministre suite à un communiqué du syndicat. Vous suivez?

Sauf, critique le président du syndicat, que ces policiers ne sont pas tous en même temps sur le terrain. Par nature, s’ils sont organisés en trois services, ils ne sont plus qu’entre un tiers et 50% présents à chaque service, à peu près. Sans compter, a ajouté M. Riquier, jeudi matin, qu’ils doivent bien prendre leurs congés et autres vacances.

Ensuite, être sur le terrain ne signifie pas être sur le terrain… pour assurer la sécurité du quartier de la gare, explique-t-il encore. Car les uns sont occupés à enregistrer les plaintes et à assurer leur suivi, d’autres à la gestion des PV et des radars, et d’autres encore doivent répondre aux enquêtes à mener sur la présence de X ou Y dans le quartier.

«La police a beaucoup de travail à faire par rapport au nombre de policiers dont elle dispose», répète-t-il, encore une fois.

Si les deux hommes, le ministre et le syndicaliste, s’entendent sur une opposition formelle à la présence de patrouilles privées sur le territoire de la capitale, M. Riquier épargne la bourgmestre,  (DP), à l’antenne. Tous les deux sont désormais d’accord pour un élargissement des prérogatives des agents municipaux, qui pourraient faire une partie du travail administratif des policiers pour que ceux-ci aillent «déranger» dealers et drogués, et donc rassurer les habitants du quartier.

Sauf que, là encore, ce n’est pas si simple, explique-t-il. Il faut une réelle volonté pour mettre les vendeurs de drogue derrière les barreaux ou les décourager d’alimenter la capitale via ce quartier, et il n’existe pas de texte légal, le fameux «Platzverweis», pour faire déguerpir les SDF qui dorment dans les entrées ou les junkies après ou avant la prise de substances illégales.