Olivier Raulot: «Nous avons ouvert les précommandes en mars et nous avons reçu 242 demandes, pour 682.000 euros.» (Photo: Olivier Minaire /Archives Maison Moderne)

Olivier Raulot: «Nous avons ouvert les précommandes en mars et nous avons reçu 242 demandes, pour 682.000 euros.» (Photo: Olivier Minaire /Archives Maison Moderne)

Inui Studio vient de lancer la nouvelle génération de sa «barre» qui rend interactifs vitrines et autres écrans publicitaires sans les toucher. À défaut de séduire un nouvel investisseur, AirxTouch continue de convaincre Samsung... et des clients.

Dépôt de brevet fastidieux (et coûteux) aux États-Unis, recherche d’investisseurs, évangélisation d’un marché qui n’existe pas… Le parcours d’Inui Studio et de son fondateur, Olivier Raulot, s’apparente plus à un sacerdoce qu’à un long fleuve tranquille.

Mais la start-up fondée en 2011, toujours hébergée au Technoport de Foetz, est cette fois sur une rampe de lancement. C’est en tout cas l’intime conviction de son dirigeant qui, depuis 2014, a dû réaliser le plus difficile: créer un marché. Dans ce cas, il s’agit du digital signage sans contact. Ou comment rendre interactif un écran placé derrière une vitrine ou sur du mobilier urbain sans devoir le toucher. Et ce grâce à AirxTouch, une «barre» rem­­­­plie de technologie et de capteurs de mouvements.

« et il reste un partenaire important, déclare Olivier Raulot. Nous avons vendu 80 unités de la première version de notre barre, mais nous visions 300 à 400 unités pour vivre.» , il a donc fallu reprendre un bâton de pèlerin.

Nous avons mis en place un curseur de profondeur qui détecte le doigt 15 cm avant la vitre, le représente visuellement sur l’écran et enclenche le ‘touch’ dès 3 cm. Il n’est donc plus du tout nécessaire de toucher la vitre.
Olivier Raulot

Olivier RaulotfondateurInui Studio

«Créer un marché est un avantage et un inconvénient, note Olivier Raulot. En octobre 2018, n’ayant plus de commandes, nous avons pris la décision de considérer que la version 1 du produit était une exploration du marché. Et qu’elle nous avait permis d’obtenir un retour d’expérience.»

Grâce aux marges dégagées sur les ventes de la première géné­ration, de nos logiciels, ainsi que l’aide, sur deux ans, de 700.000 euros du ministère de l’Économie, 200 pièces d’une nouvelle génération vont être produites. «Nous avons ouvert les précommandes en mars et nous avons reçu 242 demandes, pour 682.000 euros», se félicite Olivier Raulot. Qui voit dans cet intérêt l’émergence du marché qui était à construire.

Deux nouveautés marquent la V2 d’AirxTouch: l’affichage vertical et l’approche de l’utilisateur. «Nous avons mis en place un curseur de profondeur qui détecte le doigt 15 cm avant la vitre, le représente visuellement sur l’écran et enclenche le ‘touch’ dès 3 cm. Il n’est donc plus du tout nécessaire de toucher la vitre, avec les bénéfices en matière d’hygiène que l’on peut imaginer, précise Olivier Raulot. Nous avons aussi travaillé sur le traitement de l’image et nous nous sommes appuyés sur du machine learning pour reconnaître les doigts et les mains avec précision.»

Reste le nerf de la guerre: trouver les moyens financiers qui permettent d’aller au-delà de la perspective des 200 pièces.