Esch2022 a largement avancé sur la sélection des projets qui seront présentés dans le cadre de la capitale européenne de la culture. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Esch2022 a largement avancé sur la sélection des projets qui seront présentés dans le cadre de la capitale européenne de la culture. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Le comité de lecture a finalisé l’analyse de l’ensemble des dossiers soumis pour participer à Esch2022 – Capitale européenne de la culture. À ce jour, 31 projets sont d’ores et déjà acceptés, et 176 restent à l’étude.

L’équipe d’Esch2022 a fait le point sur l’avancée de la programmation et de son travail de préparation du grand événement que sera la capitale européenne de la culture. Suite à l’appel à projets qui avait été lancé, l’équipe d’Esch2022 a reçu au total 573 dossiers de soumission de projet, dont 31 ont le feu vert à ce jour pour participer.

Un comité de lecture a pris en charge l’analyse exhaustive de ces dossiers «qui ont tous été lus et évalués selon une procédure documentée», a précisé , directrice du programme culturel. La pandémie n’a pas empêché l’équipe de travailler, bien au contraire, puisque le comité de lecture est même parvenu à se réunir virtuellement trois fois depuis le «lockdown», la dernière réunion ayant eu lieu pas plus tard qu’hier. «Terminer la lecture et l’analyse des appels à projets était notre priorité», a déclaré Françoise Poos. «Grâce au rythme soutenu que nous avons pu mener, nous avons même réussi à gagner un peu de temps par rapport à notre programme initial.»

Une avance qui leur sera peut-être utile pour se réserver un peu de temps afin de repenser ou adapter certains projets à la lumière de ce que nous vivons et des mesures sanitaires futures qu’il sera peut-être nécessaire de mettre en place à l’avenir. «Nous ne nous fermons à l’heure actuelle aucune porte, mais il est bien évident que nous nous posons la question des grands rassemblements», déclare , directrice générale d’Esch2022. «Cette crise est aussi une opportunité pour nous poser des questions et réfléchir encore plus à la société que nous voulons construire ensemble.»

176 dossiers encore en suspens

Afin d’analyser les dossiers, Esch2022 a choisi de mettre en place quatre catégories pour répartir les projets. La catégorie 1 est celle des projets qui ont reçu un accord de principe et compte 31 dossiers. La catégorie 2, qui compte 104 dossiers, est celle des propositions prometteuses, mais qui sont mises en attente, car il reste encore des points à éclaircir ou à approfondir, comme des ajustements sur leur proposition ou un partenaire à trouver. Elle est complétée par la catégorie 4 qui rassemble 74 projets ponctuels à qui il manque un porteur de projet capable de les concrétiser. Pour cette catégorie, Esch2022 laisse encore la possibilité jusqu’à la fin de l’été pour trouver une solution avant de définitivement retenir le projet ou l’écarter. En cumulant ces deux catégories, on comptabilise donc 176 dossiers en discussion. Par ailleurs, 15 projets ont été ajournés par manque de précision, 342 ont été refusés (catégorie 3), et 9 ont été retirés par les porteurs de projets eux-mêmes.

À noter que l’ensemble des institutions culturelles eschoises ont soumis un projet, tout comme les autres institutions culturelles nationales (Mudam, Casino, CNA…). «Notre volonté est d’avancer vite maintenant, l’ensemble des porteurs de projets va être contacté afin que nous puissions signer les contrats au plus tard en septembre», a précisé Françoise Poos.

Des projets de différentes échelles

Parmi les projets retenus et pour lesquels un petit coin du voile a été levé, il y a un programme pour jeune public au Théâtre d’Esch, un Volksband pour jeunes, ou encore un «guide de l’infraordinaire». «Nous avons pu observer une grande diversité de propositions et sommes les témoins du potentiel créatif de la région», assure la directrice du programme culturel.

Esch2022 sera aussi l’occasion de présenter un projet porté par l’Université du Luxembourg, qui réalisera un pavillon à Belval portant sur le croisement entre l’art et l’intelligence artificielle (AI). «Ce projet permettra d’entamer un dialogue entre chercheurs académiques, artistes et grand public autour des questions de l’intelligence artificielle, de s’interroger sur le type de société que nous voulons pour demain, comment vivre avec l’AI ou encore quelles sont les données que nous souhaitons partager», éclaire Françoise Poos.

Autre projet dévoilé: celui de l’association Le Cri de lumière, intitulé «On pourrait faire le tour du monde», qui propose à des photographes professionnels et à un écrivain de réaliser une résidence sur le territoire transfrontalier de la communauté de communes du Pays Haut Val d’Alzette et de mener en parallèle un projet pédagogique avec des jeunes de 12 à 18 ans. D’autres projets seront encore dévoilés dans une prochaine newsletter à paraître le 2 juin.

Des projets initiés par Esch2022 elle-même

En parallèle des projets portés par des partenaires extérieurs, Esch2022 initie aussi ses propres projets. Christian Mosar poursuit sa mission de directeur artistique sur la programmation des expositions à Belval, notamment dans la Möllerei dont les travaux ont dû être suspendus à cause du Covid-19, mais qui ont repris avec la réouverture des chantiers.

Après , l’Annexe 22 située place du Brill à Esch-sur-Alzette accueillera à compter du 20 mai une installation de Paul Schumacher. «Melting Pol» se fera à portes fermées pour respecter les consignes gouvernementales, mais bénéficiera d’un lancement digital et sera visible depuis la rue. «Il est important pour nous de continuer la programmation de ce lieu, car c’est aussi une forme de soutien aux artistes en ces temps difficiles», a précisé Françoise Poos.

L’asbl a également répondu à l’appel à participation émanant de la ville de Faro qui sera capitale européenne en 2027. Intitulé «Europe at home», ce projet entend témoigner de la quarantaine en Europe. Esch2022, à l’instar de 13 autres villes, a invité un photographe et un auteur à y participer. La photographe luxembourgo-péruvienne Sophie Feyder témoigne à travers ses photos d’un confinement côté jardin, présentant, à distance, un Luxembourg verdoyant et paisible, et l’auteur Catherine Elsen (membre du collectif Independent Little Lies) s’interroge sur la corporalité de l’artiste en confinement et partage ses doutes sur la situation post-Covid-19. L’ensemble de ces participations est visible sur .

Une recherche de financement cruciale

Dès le départ, il a été annoncé qu’Esch2022 ne pourrait financer les projets portés par les partenaires extérieurs qu’à hauteur maximale de 50%. Aussi, la recherche de financement complémentaire est cruciale, surtout en cette période où les budgets des communes vont peut-être devoir être revus à la baisse à cause des frais liés à la pandémie.

Afin d’aider les porteurs de projets dans leurs démarches, Esch2022 a élaboré, en collaboration avec EY, un programme spécifique de recherches de sponsoring. Pour cela, les porteurs de projets disposeront dès le début de l’été d’une plate-forme leur permettant de présenter leur projet et d’entrer en contact avec un partenaire financier potentiel. Mais encore faut-il que les entreprises aient encore les moyens de les soutenir financièrement et qu’elles n’aient pas perdu trop de plumes dans la crise du Covid-19… Les porteurs de projets pourront aussi participer à une série de webinars pour les accompagner dans l’élaboration de leur dossier de sponsoring et ainsi mettre toutes les chances de leur côté.