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Banque de détail

De 12.000 à 30.000 nouveaux comptes ING seront fermés



Marie-France Musselek (LCGB), Maria-Helena Macedo (LCGB), Jean-Jacques Reiff (Aleba) et Laurent Tresch (ING) après leur rencontre avec la direction, ce mardi matin. (Photo: Maison Moderne)

Marie-France Musselek (LCGB), Maria-Helena Macedo (LCGB), Jean-Jacques Reiff (Aleba) et Laurent Tresch (ING) après leur rencontre avec la direction, ce mardi matin. (Photo: Maison Moderne)

De 12.000 à 30.000 comptes de clients particuliers d’ING seront fermés dans une deuxième vague, selon les syndicats LCGB et Aleba qui se sont inquiétés, au cours d’une conférence de presse ce mardi après-midi, de l’avenir de l’emploi. Avec un seul message: la direction s’est engagée au dialogue social le matin.

(Article modifié à 21h avec la réaction d’ING)

Que les clients particuliers qui n’auraient pas été invités, manu militari, à se trouver une autre banque au début de l’été se «rassurent»: une deuxième vague de fermetures de comptes aura lieu. 12.000? 15.000? Maria-Helena Macedo (LCGB) reconnaît avoir entendu des rumeurs qui vont jusqu’à 30.000 nouveaux comptes, alors que les banques disaient cette semaine que l’onboarding des 30.000 premiers clients se passait correctement.

Dans la soirée, sans démentir le fond, ING fait savoir que la nouvelle vague offboarding «n’a pas été évoquée durant notre rencontre de ce matin avec les syndicats représentés au sein de notre délégation, le LCGB – SESF et Aleba.  Si une nouvelle vague d'offboarding devait arriver, notre approche serait rigoureuse et approfondie et toutes les parties prenantes en seraient informées en temps utile. Comme annoncé (en mai dernier), ING a l'intention de concentrer ses activités sur le Personal, Private et Wholesale Banking. Nous continuons à encourager et à aider les clients ayant besoin de support pour transférer leur relation bancaire vers d’autres banques.»

Ce mardi après-midi, la conférence de presse des deux syndicats, le LCGB et l’Aleba, était organisée après une réunion d’une heure, le matin même, avec la direction. Occasion d’insister pour que la direction s’engage dans la voie du dialogue social et pas «du saucissonnage», comme l’appelle le vice-président de l’Aleba, Jean-Jacques Reiff, pour désigner la suppression de trois postes par ci, de quatre postes par là et de cinq autres, plus tard.

«Le dialogue a été très constructif», note le syndicaliste. «La direction d’ING est très consciente que tout le monde la regarde sur la Place.»

«Pour l’instant», complète Mme Macedo, «il n’y a pas de plan social prévu pour 2024 ni 2025. Leur but est clairement de garder tout le monde en attendant que la nouvelle stratégie de la banque et du groupe auquel elle appartient soit finalisée.»

Les deux syndicats ont surtout insisté, dans un premier temps, pour que l’entreprise favorise les mobilités internes et, corollaire évident, forment ceux qui devraient changer de jobs, de méthodes ou de processus, et cela de manière proactive. «La direction a dit qu’il n’y aurait pas de licenciement économique pour l’instant», indique la représentante du LCGB.

«Une cartographie» des salariés

«Mais il n’y a pas de garantie», ajoute M. Reiff. «Ils en savent plus que ce qu’ils disent. Nous avons essayé d’en savoir plus. Ça reste une incertitude pour les gens, mais nous devons leur faire confiance.»

Combien reste-t-il des 960 employés? Aucune réponse précise n’émerge, entre ceux qui ont déjà pris la poudre d’escampette, parfois dans les banques concurrentes qui avaient besoin de talents pour l’onboarding. 64 postes sont ouverts et selon la stratégie émergeront de nouveaux besoins qui rendent le futur plus ou moins immédiat difficile à lire.

«Ils vont devoir faire une cartographie» des salariés, analyse Laurent Tresch, le chef de la délégation de l’Aleba chez ING. «Il faut aussi qu’ils comprennent qu’une mobilité vers la Pologne – où ont déjà été outsourcées une partie des fonctions liées au KYC – ne sera pas acceptée. Il y a des outils comme la pré-retraite, la fin de carrière.»

«Derrière cette affaire», enchaîne-t-il, «il y a aussi un message pour les politiques et la CSSF: à force d’autoriser des acteurs à outsourcer, on se tire une balle dans le pied, au Luxembourg. Que ce soit vers la Pologne, les Philippines ou ailleurs encore…»

«Beaucoup de jobs ont déjà disparu de la Place», souligne encore le vice-président du syndicat. «Pourtant, le know how est là!»