Déjà mises sous pression par la réalisation des tests Covid, les pharmacies, si la vaccination leur est confiée, pourraient bien ne plus être à même de fournir leur mission première: fournir des médicaments aux gens qui en ont besoin. (Photo: Paperjam)

Déjà mises sous pression par la réalisation des tests Covid, les pharmacies, si la vaccination leur est confiée, pourraient bien ne plus être à même de fournir leur mission première: fournir des médicaments aux gens qui en ont besoin. (Photo: Paperjam)

Les pharmaciens se disent prêts à aider pour administrer des vaccins. Mais, déjà mis sous pression par la réalisation des tests, ils pourraient manquer de main-d’œuvre. Le gouvernement doit de toute façon revoir son projet de loi après l’opposition formelle du Conseil d’État.

«Nous sommes disponibles et prêts à aider», assure le président du Syndicat des pharmaciens, Alain de Bourcy, du Premier ministre, (DP), de recourir aux pharmacies pour vacciner afin de multiplier les possibilités et ainsi d’accélérer la campagne de vaccination.

Mais, déjà mises sous pression par la réalisation des tests Covid –  en sont la preuve –, les pharmacies, si cette nouvelle tâche leur est confiée, pourraient bien ne plus être à même de réaliser leur mission première: fournir des médicaments aux gens qui en ont besoin. «À chaque étape des négociations, je le répète à l’Administration publique», précise Alain de Bourcy.

De fait, côté main-d’œuvre, «nous touchons à nos limites», explique-t-il. D’autant que, de telles missions pouvant s’arrêter de manière imprévisible, les pharmaciens ne peuvent pas s’organiser sur le long terme et embaucher de nouveaux employés.

Formations

Les pharmaciens ne sont d’ailleurs pas compétents pour administrer la vaccination. «Cela ne fait pas partie de nos attributions législatives», explique Alain de Bourcy. Il faudrait donc mettre en place des formations pour apprendre à administrer le vaccin et à réagir en cas de malaise de la personne vaccinée.

La mise en œuvre de cette annonce est de toute façon compromise depuis l’opposition formelle du Conseil d’État au projet de loi qui la porte. Celui-ci soulève «une multitude de questions», explique l’avis rendu le 30 novembre: le patient doit-il passer auparavant en consultation chez son médecin? Le pharmacien doit-il demander une preuve de ce passage? Suffit-il d’une ordonnance? Le pharmacien est-il chargé de fournir à la personne à vacciner les informations nécessaires, notamment sur les éventuels effets secondaires? Si rémunération il y a, comment sera-t-elle fixée? Pourquoi une extension aux pharmaciens, et pas aux autres professionnels de santé, tels que les infirmières, les sages-femmes, les kinésithérapeutes?

Une consultation médicale préalable?

Le Conseil d’État propose donc, dans une première phase, «la mise en place de centres de vaccination situés près des pharmacies, voire à l’intérieur des pharmacies qui disposent des locaux nécessaires». Et, surtout, au maintien de «la consultation obligatoire d’un médecin avant la vaccination».

Mais cette dernière suggestion provoque un «refus catégorique» de la part du Syndicat des pharmaciens. Car, si le but est de faciliter la vaccination, quelle est la plus-value si une personne doit d’abord se rendre chez son médecin pour ensuite se faire vacciner chez son pharmacien? Autant se faire directement vacciner chez son médecin.

Dans tous les cas, le gouvernement devra revoir sa copie. Reste à savoir s’il parviendra à convaincre à la fois le Conseil d’État et les pharmaciens.