La situation épidémique s’aggrave au Luxembourg et dans l’ensemble de l’Europe, et bien plus vite que prévu. Et alors même que le variant Omicron représente une nouvelle menace. Une situation «imprévisible», cause d’«insécurité», qui donne «toutes les raisons d’être prudents», estime le Premier ministre (DP). En conférence de presse avec la ministre de la Santé, (LSAP), il a donc annoncé de nouvelles mesures sanitaires, dont la principale est le renforcement du régime CovidCheck.
Désormais, toutes les activités de loisir, qu’elles soient en intérieur ou en extérieur, seront soumises à la règle du «2G»: seules les personnes vaccinées («geimpft») ou guéries pourront se rendre dans un restaurant, un bar – en salle ou en terrasse, donc – ou pratiquer un sport. Les tests, qu’ils soient PCR ou antigéniques, ne permettront plus d’y accéder.
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«La vaccination seule ne suffit pas», a déclaré Paulette Lenert, qui invite les gens à limiter leurs contacts. Les événements réunissant moins de 10 personnes peuvent avoir lieu sans restrictions. Les événements réunissant entre 10 et 50 personnes peuvent se dérouler avec des règles de distanciation, tandis que les rassemblements jusqu'à 200 personnes peuvent fonctionner sous un CovidCheck 3G (vacciné, guéri, testé). Les événements de plus de 200 personnes sont limités à 2G (vacciné, guéri).
Extension à toutes les entreprises
Le CovidCheck sera par ailleurs étendu dans toutes les entreprises, sous une formule classique «3G»: vacciné, guéri ou testé. Mais les discussions avec les partenaires sociaux, qui ont commencé ce matin, étant toujours en cours (une réunion est prévue demain), il faudra attendre pour avoir les détails. Avec une mise en œuvre qui ne sera pas avant l’année prochaine, dans le courant du mois de janvier.
Autre modification: afin d’éviter les fraudes et l’utilisation du QR code d’une autre personne, l’exploitant pourra lui-même effectuer un contrôle d’identité. Et refuser l’accès à l’établissement d’une personne qui ne serait pas en mesure – ou ne voudrait pas – montrer son identité. Auparavant, seule la police pouvait effectuer ce contrôle. Désormais, l’exploitant et la personne qui utilise le QR code sont tenus responsables. Des contrôles par la police seront faits, assure le Premier ministre, qui a rappelé qu’«utiliser une fausse identité est un délit».
Le télétravail de retour
Pour protéger les personnes les plus vulnérables, les visiteurs qui souhaiteront se rendre dans les hôpitaux et les maisons de soins devront, en plus de présenter leur CovidCheck, effectuer un test antigénique à l’entrée. Si la loi n’a pas encore été votée, le Premier ministre insiste sur la mise en œuvre dès maintenant de ces recommandations.
Autre recommandation: le recours plus large au télétravail. Si les salariés de la fonction publique ont vu le nombre de jours de télétravail passer de 3 à 4 par semaine, le Premier ministre a insisté sur la nécessité, «quand cela est possible, de recourir au télétravail, afin de limiter les contacts».
En outre, comme déjà annoncé lors du conseil de gouvernement de vendredi 26 novembre, les tests PCR ne seront plus valables que pendant 48 heures (contre 72 aujourd’hui), et les tests antigéniques, que 24 heures (contre 48 heures).
Mise en œuvre rapide
Le Premier ministre a assuré vouloir une mise en œuvre «rapide» de ces mesures. Si la loi Covid actuellement en vigueur arrive à échéance le 18 décembre, il n’est donc pas question d’attendre cette date, et Xavier Bettel espère une adoption de la loi dès la semaine prochaine. Avec une application jusqu’à fin février.
Car, si le taux d’hospitalisations est encore stable dans les soins intensifs, cela peut vite changer, a prévenu le Premier ministre. «À moyen ou à long terme, nous ne pouvons pas garantir les autres opérations dans les hôpitaux, et nous ne voulons pas arriver à cela», prévient-il, assurant que ce nouveau train de mesures a pour but ultime d’éviter un nouveau confinement. «Il n’y a pas de fermeture des écoles, des restaurants, de certaines activités sectorielles ou de limitations de sorties, mais je ne peux pas l’exclure à l’avenir, car, avec cette pandémie, nous ne pouvons rien exclure», a-t-il insisté, assurant vouloir garantir «autant de sécurité que nécessaire et de libertés que possible».