La filière médicale de l’Uni est amenée à prendre de l’envergure avec un bachelor qui ouvrira à l’automne prochain et trois filières spécialisées dans les tuyaux. (Photo : Mike Zenari / archives / Maison Moderne)

La filière médicale de l’Uni est amenée à prendre de l’envergure avec un bachelor qui ouvrira à l’automne prochain et trois filières spécialisées dans les tuyaux. (Photo : Mike Zenari / archives / Maison Moderne)

Le gouvernement vient d’adopter un avant-projet de loi prévoyant l’organisation d’études de niveau master dans les domaines de l’oncologie médicale, de la neurologie et de la médecine générale à l’Université du Luxembourg.

Planifié , le cursus médical de l’Uni se construit brique par brique. Le bachelor (formation initiale en trois ans) doit voir le jour . Et vendredi, ce sont les filières de spécialisation en oncologie médicale, neurologie et médecine générale qui ont été évoquées en conseil de gouvernement, lequel a approuvé l’avant-projet de loi fixant le cadre général pour l’organisation d’études spécialisées en médecine dans les domaines de l’oncologie médicale, de la neurologie et de la médecine générale à l’Université du Luxembourg.

Des filières triées sur le volet en fonction des besoins grand-ducaux. «Le Luxembourg a des besoins croissants dans les domaines de la détection, de la prise en charge et du traitement des maladies cancéreuses et neurologiques (neurodégénératives)», justifient les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Chaque année, 3.000 nouveaux cas de cancer et 9.000 de maladies neurologiques sont détectés. Or le Luxembourg ne dispose pour l’instant que de 25 internes ou oncologues médicaux et 39 neurologues. Le dispositif prévoit un total de 15 étudiants pour chacune des deux filières spécialisées, qui s’étendront sur cinq ans.

Côté médecine générale, la formation spécifique en médecine générale (FSMG) livre déjà quelque 15 diplômés par an depuis 2004, et a depuis diplômé 115 médecins généralistes. L’avant-projet de loi prévoit d’intégrer cette formation dans l’offre de l’Uni et de créer deux types de diplômes aboutissant à l’exercice de la médecine générale.

Les BTS infirmiers pourront bifurquer vers un bachelor à l’Uni

Le premier, le diplôme de master en médecine générale, reprend le format de la FSMG et s’étendra sur trois ans. Le second, le diplôme d’études spécialisées en médecine dans le domaine de la médecine générale, durera quatre ans et intégrera deux semestres dans un service spécialisé dans le domaine de la recherche biomédicale ou clinique ou dans le domaine des soins primaires.

Le ministère de la Santé a également mis sur la table la nécessité de renforcer les effectifs et la formation des infirmiers, alors que les cursus actuels ne permettent pas de fournir assez de professionnels. Une prise de conscience déjà assumée sur le terrain et relayée par l’«État des lieux des professions médicales et des professions de santé au Luxembourg» remis par la consultante Marie-Lise Lair en octobre dernier. «Pour répondre aux défis de santé publique que le Luxembourg doit affronter dans les 15 prochaines années eu égard au risque de pénurie pour des professions-clés et pour gérer au mieux la réorganisation des ressources médicales et infirmières en découlant, l’opportunité d’une adaptation de la formation de certaines catégories d’infirmiers doit être examinée», poursuit le communiqué des deux ministères.

Il a été décidé de mettre en place un «comité interministériel chargé de proposer des mesures permettant de garantir que les formations des professionnels de santé soient adaptées au progrès scientifique et technique et permettent d’appréhender les futurs défis de santé publique auxquels le Luxembourg devra faire face, de définir les modalités requises pour assurer la mise en place d’un diplôme de niveau ‘bachelor’ pour certaines catégories d’infirmiers et d’en évaluer les conséquences financières, légales et réglementaires».

En réponse aux constatations de Mme Lair, qui déplorait l’absence de passerelles entre les formations d’infirmiers, un concept de formation de type «BTS-bachelor» doit émerger afin de permettre aux étudiants titulaires d’un BTS au Lycée technique pour professions de santé de suivre des études de premier cycle à l’Uni. Le comité interministériel rendra sa copie d’ici six mois et la soumettra à l’avis des acteurs concernés.