Le gouvernement a présenté à la presse les résultats de la tripartite ce lundi. Les syndicats les jugent insuffisants dans un communiqué publié ce mardi. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Le gouvernement a présenté à la presse les résultats de la tripartite ce lundi. Les syndicats les jugent insuffisants dans un communiqué publié ce mardi. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Dans un communiqué de presse véhément, OGBL, LCGB et CGFP dénoncent le manque d’écoute de la part du gouvernement lors de la réunion tripartite du lundi 13 décembre.

Résultat «médiocre», «arrogance» du gouvernement… Dans un communiqué de presse commun publié ce mardi 14 décembre, OGBL, LCGB et CGFP ne cachent pas leur déception face au résultat de la . Pour eux, elle a été traitée «non pas comme un processus, mais comme un événement».

«Après des présentations détaillées de la situation économique et sociale par divers ministres, les syndicats et représentants d’entreprise ont pris la parole. Parmi les différentes propositions faites de part et d’autre, les ministres présents ont alors retenu une poignée de mesures, que la presse a été amenée à croire comme le fruit de la tripartite. Nous sommes à mille lieues de la négociation d’accords tripartites nationaux qui durent souvent des semaines», détaillent les syndicats. A notamment été annoncé le prolongement des mesures d’aide aux entreprises, dont le chômage partiel. Des mesures que les syndicats saluent.

Mais ils en attendaient plus. , touché de plein fouet par la crise et les différentes hausses de prix. Ils espéraient des discussions autour d’une «sortie durable de la pandémie» et des «principaux défis des prochaines années».

Une vision différente sur l’impact de la crise

«Une tripartite, c’est, pour moi, un moment important où l’on traite de questions socio-économiques en temps de crise», avait indiqué le Premier ministre, (DP). Il s’est dit surpris d’«entendre une très longue liste de demandes. Il a donc fallu que je rappelle que toutes ces demandes avaient d’autres interlocuteurs: quadripartite, ministères… Je vais en faire le relais aux ministres.» Concernant le pouvoir d’achat, mis à mal par la crise selon les syndicats, «nous n’avons pas les mêmes calculs qu’eux», ajoute-t-il.

Les syndicats répondent: «L’analyse du gouvernement selon laquelle le pouvoir d’achat serait resté stable pendant la pandémie est clairement en contradiction avec la réalité de la vie.» Ils réitèrent leur demande d’ajustement des allocations familiales, de mesures fiscales sélectives et de mesures immédiates pour le logement. «Les mesures annoncées, comme la gratuité des cantines scolaires ou l’augmentation de l’indemnité d’inflation de 200 euros, ont été jugées insuffisantes. Les travailleurs frontaliers, dont l’importance pour l’économie et les affaires sociales luxembourgeoises a été démontrée de la manière la plus impressionnante lors de la pandémie, ne bénéficieront pas des nouveaux avantages en nature.»

Ils en concluent que «le gouvernement est incapable de créer le cadre nécessaire à un dialogue social national fort». Et affirment qu’ils «continueront de prôner le renforcement du pouvoir d’achat et la lutte contre les inégalités croissantes». Interrogé à ce sujet, Frédéric Krier, membre du comité exécutif de l’OGBL, ne prévoit pas d’actions concrètes pour le moment. «Il faut voir dans les semaines à venir. C’est surtout pour dire que nous n’abandonnons pas ces sujets.»