La vallée de la Pétrusse va être en travaux, avant de connaître un nouveau visage plus naturel. (Illustration: Ville de Luxembourg, Förder Landschaftsarchitekten, TR-Engineering)

La vallée de la Pétrusse va être en travaux, avant de connaître un nouveau visage plus naturel. (Illustration: Ville de Luxembourg, Förder Landschaftsarchitekten, TR-Engineering)

La vallée de la Pétrusse à Luxembourg va connaître un nouveau visage dans les années à venir avec un projet de renaturation d’envergure. Les travaux de la phase 1 vont débuter dans les jours à venir.

C’est un projet ambitieux de renaturation de la vallée de la Pétrusse dans lequel la Ville de Luxembourg, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable et l’Administration de la gestion de l’eau, s’est engagée. Le développement de ce projet est prévu en deux phases, et d’ici quelques jours, ce sont les travaux de la phase 1 qui vont pouvoir commencer.

L’objectif principal de ces travaux est la renaturation de la vallée de la Pétrusse, poumon vert de la ville basse. Ceux-ci consistent à restaurer les écosystèmes dégradés et artificialisés afin de revenir à un état plus naturel. Ces travaux de la phase 1 débuteront en avril et devront être achevés pour l’ouverture de la Luga en 2023.

Afin d’atteindre ces objectifs, le lit en béton de la Pétrusse doit être défait pour laisser le cours d’eau s’écouler plus librement. Grâce à ces modifications, les biotopes pourront être reconstitués, avec un meilleur équilibre de la faune et de la flore, tout comme une amélioration des nutriments et de l’eau. Mais ceci implique de retravailler les berges qui seront en conséquence partiellement recouvertes par l’eau. Pour y parvenir, la plantation de végétaux locaux mais aussi l’abattage d’arbres s’avère nécessaire. «Ces travaux vont permettre d’améliorer l’environnement naturel et le cadre de vie dans le parc. Mais le bémol est que nous devons en effet modifier l’emplacement de plusieurs arbres puisque la nature va reprendre ses droits et risque de les fragiliser», a expliqué Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable.

Carole Dieschbourg et Lydie Polfer ont présenté les travaux qui vont être menés à la Pétrusse.  (Photo: Paperjam)

Carole Dieschbourg et Lydie Polfer ont présenté les travaux qui vont être menés à la Pétrusse.  (Photo: Paperjam)

116 arbres doivent être déplantés

«Il relève de la sécurité des promeneurs que nous enlevions les arbres qui vont être fragilisés par l’écoulement de l’eau, afin d’éviter tout risque de chute», a précisé Lydie Polfer à l’occasion d’un point presse organisé in situ. Les arbres qui doivent être retirés sont marqués d’un point rouge. Ils sont au nombre de 116 pour la première phase, le nombre total d’arbres à retirer arrivant à 168 pour l’ensemble des deux phases.

Par ailleurs, il est prévu de mettre en place une zone récréative engazonnée à la hauteur de l’actuelle aire de jeux et mini-golf, une transformation qui nécessite également de retirer certains arbres.

En compensation, de nouveaux arbres seront plantés à des points stratégiques. Et les arbres remarquables situés à proximité des zones d’intervention bénéficieront d’une protection spécifique.

Des travaux en plusieurs étapes

Les travaux commenceront avec des fouilles archéologiques qui seront menées au niveau de l’église Saint-Ulric par le Centre national de recherche archéologique (CNRA) et dureront environ six mois.

Puis le lit en béton de la Pétrusse sera retiré de manière à recréer une morphologie naturelle au cours d’eau. Le fonds du cours d’eau disposera de pierres naturelles et les berges seront aménagées afin de créer des habitats naturels pour la faune et la flore. Grâce à la renaturation, l’écoulement de l’eau sera plus naturel et la vitesse d’écoulement ralentie, ce qui entraînera une baisse du risque d’inondation.

Indépendamment de ces travaux, il y aura la mise en place de systèmes «First Flush» qui sera réalisée au cours de 2020. Ceci permettra une amélioration de la qualité des eaux, surtout lors de périodes sèches suivies d’averses intenses.

Enfin, cette phase de construction comprend le démantèlement des murs de berge en place, le démontage de la protection de berge existante, la mise en œuvre du nouveau mur de berge dans le sens de l’écoulement, la renaturation et les terrassements associés, les ajustements de surface et les plantations. Une fois que tout cela sera mis en place, une échelle à poissons pourra être installée, ainsi que la zone récréative «Liegewiese».

Rappelons que le projet de renaturation est conçu par le bureau d’architectes paysagers Förder Landschaftsarchitekten et TR-Engineering. Le budget alloué pour cette première phase de travaux s’élève à 26 millions d’euros.