Pour l’instant, seul un lavage à 60 degrés pendant au moins 30 minutes garantit qu’on puisse réutiliser un masque en tissu. Pour éviter de jeter les autres, un projet vise à la fois à les décontaminer et à injecter des molécules désinfectantes. (Photo: Shutterstock)

Pour l’instant, seul un lavage à 60 degrés pendant au moins 30 minutes garantit qu’on puisse réutiliser un masque en tissu. Pour éviter de jeter les autres, un projet vise à la fois à les décontaminer et à injecter des molécules désinfectantes. (Photo: Shutterstock)

Puisque les masques jetables manquent, comment s’assurer que son masque soit décontaminé? Le Luxembourg Institute of Science and Technology et le Molecular Plasma Group ont annoncé ce lundi travailler à une méthode à base de plasma.

À l’heure du vêtement à acheter, à porter et à jeter au rythme de deux collections par an, les couturières ridées sont redevenues de petites mains précieuses et leurs machines à coudre des engins recherchés. Les amateurs modernes ont googlisé: «Comment coudre son masque soi-même?» Face à l’incurie de certains pays – qu’ils soient voisins ou pas du Luxembourg –, la couture est devenue une inattendue activité tendance au royaume du Covid-19.

Sauf qu’une fois porté, que faire de son masque potentiellement porteur de germes du vilain coronavirus? Le micro-ondes ne fonctionne pas plus que le congélateur, rappelle l’Association française de normalisation (Afnor). Même le laisser à l’air libre est une méthode assez proche de la roulette russe, en fonction de la quantité de microgouttelettes qui sont venues s’y déposer.

: un lavage à 60°C pendant 30 minutes minimum, complété par un séchage à l’air libre ou au sèche-linge, suivi d’un coup de fer à repasser. Dans son référentiel de fabrication de masques, l’Afnor recommande de laver des masques avec du linge (draps, serviettes…) – pour garantir l’aspect mécanique du lavage – et de ne pas utiliser d’adoucissant (qui pourrait obstruer les mailles en tissu).

Mais le Molecular Plasma Group (MPG) et le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) ont une autre idée: l’utilisation de plasma froid. On sait depuis une quinzaine d’années que lorsqu’on met un plasma (un gaz obtenu à partir des espèces réactives de l’oxygène et de l’azote) en contact avec un courant électrique, les particules excitées dans le plasma réagissent avec les biomolécules et les détruisent, rendant inoffensifs les micro-organismes pathogènes et les toxines.

De la même manière, il est possible d’ajouter des molécules désinfectantes, qui rendraient le masque plus sûr plus longtemps.

Le procédé éviterait aussi de détruire la fibre des masques, qu’ils soient en tissu ou jetables.

Dirigé par Marc Jacobs, le MPG qui permet même de rendre l’outil désinfectant mobile.

Le rôle du List va être d’apporter toutes sortes de microbes (non mortels pour l’Homme) pour tester le dispositif selon les normes européennes de validation des traitements de décontamination. C’est cette phase qui commence pour une durée de 18 mois.

Le temps que les petites mains continuent à coudre des dizaines de milliers de masques en tissu, qu’il ne sera plus nécessaire de laver en machine tous les jours.