«J’espère pouvoir présenter en mars, lors du LuxFilmFest, les quatre films que nous devons sortir en 2022», lance le réalisateur de «Sawah».  (Photo: Mike Zenari)

«J’espère pouvoir présenter en mars, lors du LuxFilmFest, les quatre films que nous devons sortir en 2022», lance le réalisateur de «Sawah».  (Photo: Mike Zenari)

Alors que l’année 2021 se termine tout doucement, Ady El Assal, réalisateur luxembourgeois de «Sawah» et coréalisateur de la série belge «Baraki», nous livre ce qu’il a vu de mieux sur les écrans ces 12 derniers mois.

Nommé lors de la dernière cérémonie dans la catégorie du meilleur long métrage luxembourgeois de fiction ou d’animation pour son film «Sawah» (2019), a surtout eu comme actualité en 2021 , dont il est l’un des coréalisateurs. 

Quel est votre film préféré de 2021?

Ady El Assal -: «‘Sound of Metal’ ! Un film qui n’est pas vraiment sorti en salles chez nous et que j’ai vu sur Amazon Prime. L’histoire d’un batteur d’un groupe de heavy metal atteint de surdité et le parcours initiatique qu’il va devoir suivre. Une histoire forte pour un drame à la fois musical, intime et humain. Un film indépendant qui s’est hissé jusqu’aux Oscars, repartant d’ailleurs avec deux statuettes au passage. Le sujet m’a vraiment touché parce que, dans ma famille, on connaît quelques soucis au niveau de l’audition. J’espère d’ailleurs que ce n’est pas héréditaire et que cela ne me touchera pas… L’acteur principal de ‘Sound of Metal’, le Britannique Riz Ahmed, est vraiment incroyable. Et puis, cela se sait peu, mais c’est une production belge! C’est Caviar, une maison de production avec laquelle je travaille parfois, qui est derrière. Ils ont pris un gros risque avec cette production, mais celui-ci s’est avéré payant.

Quelle est votre série préférée sortie en 2021?

«La saison 11 de la version américaine de ‘Shameless’! Je connaissais la version anglaise de cette série qui suit les Gallagher, une famille nombreuse abandonnée par la mère et dont le père, Frank, est un homme irresponsable qui passe son temps à boire et à tenter de profiter du système. William H. Macy, une tête bien connue du cinéma américain qu’on a vue notamment chez les frères Coen ou Paul Thomas Anderson, est juste incroyable dans ce rôle-là. J’adore la mise en scène aussi. C’est filmé de manière incroyable, tellement réaliste, tellement proche des personnages aussi.

Et puis, cela ressemble aussi un peu à l’univers de la série belge ‘Baraki’ … J’ai commencé à regarder ‘Shameless’ avec le confinement et j’ai ainsi avalé les dix premières saisons sur Amazon Prime. Avant de dévorer la onzième en 2021, à son arrivée sur les plateformes voici quelques semaines…

Dans ‘The Mauritanian’, Tahar Rahim bouffe littéralement l’écran alors qu’il a en face de lui Jodie Foster.
Ady El Assal

Ady El Assalréalisateur luxembourgeois

Quelle est votre (co)production luxembourgeoise préférée vue en 2021?

«‘As Far as I Can Walk’, un film du réalisateur serbe Stefan Arsenijevic coproduit par la société differdangeoise Les Films Fauves. Il a pratiquement tout raflé à Karlovy Vary, un festival très connu de catégorie A (c’est-à-dire équivalent à ceux de Cannes, Berlin et Venise, ndlr). J’ai eu la chance de le voir chez nous au festival CinEast voici quelques semaines. C’est une histoire simple, mais très forte. Le film est prévu pour le début de l’année prochaine.

Une performance marquante d’un(e) acteur/actrice en 2021?

«L’acteur français Tahar Rahim dans le film ‘The Mauritanian’. Je n’étais pas forcément un grand fan de lui jusque-là. Il me semblait qu’il avait un peu disparu des radars ces derniers temps, mais il est revenu en 2021 avec ce film, mais aussi la série ‘Le Serpent’ qui est visible sur Netflix. Il est excellent dans les deux. Mais dans ‘The Mauritanian’, il bouffe littéralement l’écran alors qu’il a en face de lui Jodie Foster. Rien de moins.

Une attente cinématographique pour 2022?

«Il y a tant de films que j’aimerais bien voir sur grand écran… Et c’est encore plus vrai pour nos longs métrages, ceux produits par ma société Wady, qui doivent sortir en 2022.

Ils sont au nombre de quatre: ‘Sharaf’, ‘The Backstage’, ‘Absolutely Must Go’ et ‘Beanie’. J’espère pouvoir tous les présenter en mars lors du LuxFilmFest. Il y en a pour tous les goûts. ‘The Backstage’ est un film arménien, ‘Absolutely Must Go’ est, lui, un documentaire sur une communauté située à l’île Maurice tandis que ‘Sharaf’ est l’adaptation d’un best-seller égyptien se déroulant dans une prison. Il aborde beaucoup de sujets tabous dans le monde arabe (homosexualité, torture, corruption, etc.), ce qui ne l’a pas empêché de se faire positivement remarquer dans un festival en Arabie saoudite voici quelques jours. Enfin, ‘Beanie’ est un conte de Noël qui devrait sortir sur les écrans dans un an. Une histoire d’enquête sur de faux pères Noël qui volent les cadeaux.»