Ady El Assal sur le tournage de son dernier long métrage, «Sawah».  (Photo: Mike Zenari/archives)

Ady El Assal sur le tournage de son dernier long métrage, «Sawah».  (Photo: Mike Zenari/archives)

Le Luxembourgeois Ady El Assal est coréalisateur de «Baraki», la série événement belge diffusée tous les dimanches sur la RTBF, et dont le démarrage a été remarqué. Mais ce n’est pas la seule touche luxembourgeoise de cette production…

Si vous avez zappé ces derniers temps sur les antennes de la RTBF, la radiotélévision publique belge, ou même si vous avez simplement fait un crochet de l’autre côté de la frontière, en Wallonie, vous n’avez pas pu passer à côté. La «série phénomène» belge «Baraki» est un peu partout.

«C’est fou! La RTBF a vraiment mis le paquet. Sur ses propres médias (TV, radio, net), mais aussi en termes d’affichage. ‘Baraki’ est partout: sur les trams, les bus, dans les arrêts de bus… Et avant même que la série ne soit diffusée à la télévision, une saison 2 a déjà été commandée. C’est incroyable!»

Devant Denzel Washington

, le réalisateur luxembourgeois né à Alexandrie, en Égypte, est enthousiaste. Et il a le sourire. Quoi de plus logique lorsque le projet auquel vous participez obtient, en plus de cette belle exposition médiatique, un succès critique et public.

Après avoir cartonné sur Auvio, la plateforme de la RTBF, «Baraki» est arrivé en troisième position dans le classement des audiences en Belgique francophone le dimanche 12 septembre, pour son premier soir de diffusion sur Tipik, la chaîne jeune et branchée de la RTBF. Intercalé entre deux mastodontes, RTL TVI et TF1. Devançant ainsi la première chaîne française et son blockbuster du dimanche soir («Equalizer 2» avec Denzel Washington) et réunissant plus de 137.000 téléspectateurs.

Une affiche qui annonce la couleur.  (Photo: «Baraki»/RTBF)

Une affiche qui annonce la couleur.  (Photo: «Baraki»/RTBF)

Un événement qu’Ady El Assal n’a pas raté. Et il sera à nouveau ce dimanche 19 septembre devant son petit écran pour voir la deuxième salve d’épisodes de cette série qui en compte 20 (de 26 minutes).

Un «prime time» et des barons

«Je n’ai encore jamais eu droit à un passage comme cela en ‘prime time’, je ne peux donc pas rater ça» rigole-t-il. «Quand vous êtes réalisateur au Luxembourg, c’est un peu un rêve de recevoir un appel pour bosser à l’étranger. Chez nous, quand vous êtes sur un projet, c’est pour quatre ou cinq ans. Vu qu’il n’y a pas de vrai monde télévisuel national, c’est très rare qu’on vienne vous chercher pour faire une pub, un clip, un documentaire pour la télé… Donc, ici, je n’ai pas hésité à attraper la perche que l’on me tendait.»

Celle-ci était tenue par Nabil Ben Yadir, réalisateur belge bien connu pour ses films «Les Barons» et «La Marche», mais aussi producteur des séries «Into the Night» (un succès sur Netflix) et «Baraki», donc. «C’est lui qui m’a appelé, après avoir vu mon dernier long métrage, ‘Sawah’ (qui a, lui aussi, connu son petit succès sur Netflix, ndlr), qu’il avait beaucoup aimé», continue le réalisateur luxembourgeois.

Cela tombe bien, «Les Barons», vraie comédie culte sur la jeunesse maghrébine de Bruxelles, avait été un film marquant pour El Assal. Les deux hommes se sont ainsi vite entendus et sont désormais «plus que des amis», dixit le réalisateur luxembourgeois.

Les Tuche, Dikkenek et Shameless

«Nabil m’a présenté l’équipe, montré le scénario, et, d’un coup, je me suis retrouvé comme fasciné par cet univers» continue-t-il. Un univers que l’on peut voir comme un croisement entre «Les Tuche», la comédie belge «Dikkenek» et une série comme «Shameless», l’image et la mise en scène lorgnant allègrement vers le monde anglo-saxon.

Quant au terme «baraki», voilà un belgicisme difficilement traduisible. Et si ce terme ne vous dit absolument rien, un rapide coup d’œil à la bande-annonce vous éclairera, la famille Berthet, que l’on suit dans la série, illustrant parfaitement le concept. 

Ady El Assal fait partie des quatre réalisateurs présents sur ce projet. Officiellement, il est crédité en tant que réalisateur principal de cinq épisodes (les 9e, 14e, 15e, 16e et 18e), mais la réalité est un peu différente, chaque membre de ce quatuor ayant bossé un peu sur chaque épisode, la crise sanitaire ne facilitant pas les choses.

«On nous a aussi laissé une certaine liberté. J’ai ainsi pu disséminer çà et là des petits clins d’œil que les habitants du Luxembourg et de la Grande Région pourront retrouver…», dit-il, en rigolant.

Mais ce ne sont pas les seules touches luxembourgeoises à retrouver dans «Baraki», plusieurs acteurs de chez nous (Nilton Martins, Nassim Rachi, Eugénie Anselin ou Gilles Soeder) faisant partie du casting d’une production pour laquelle le Film Fund Luxembourg a mis la main au portefeuille.