Steve Collar, CEO de SES depuis février 2018, tente de rassurer sur le potentiel du groupe pour le futur. (Photo: Matic Zorman/Archives)

Steve Collar, CEO de SES depuis février 2018, tente de rassurer sur le potentiel du groupe pour le futur. (Photo: Matic Zorman/Archives)

Alors que le cours a chuté de près de 25% en six mois, les investisseurs attendent la publication des résultats semestriels de SES ce vendredi 26 juillet. L’incertitude ambiante et la perte de marchés dans la vidéo ne laissent pas augurer de bonnes nouvelles pour le court terme.

C’est ce vendredi 26 juillet que le groupe satellitaire luxembourgeois SES doit présenter ses résultats pour le 1er semestre 2019. Des chiffres qui retiendront fortement l’intérêt des analystes et investisseurs au vu de la chute lente du cours depuis l’automne 2018: de 20 euros en octobre 2018 à 13 euros le 24 juillet à la clôture sur Euronext Paris.

Au cours des six derniers mois, l’action a perdu 24,72%. Sur trois ans, la chute est de 34,31% et, au cours des cinq dernières années, la valeur a été réduite de plus de moitié (53,84%).

Si les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, l’action pourrait encore plonger, se rapprochant alors du plancher de 2018 (10,55 euros), époque où avait repris les rênes de l’entreprise après le départ de Karim Michel Sabbagh.

Depuis, le nouvel homme fort s’est voulu rassurant. Commentant l’activité de l’année 2018 dans le récent rapport annuel, il parle de «progrès significatifs», même si, par rapport à l’année précédente,  (292,4 millions d’euros contre 596,1 millions un an plus tôt).

Pertes de contrats dans la vidéo

Pour justifier ses trous d’air successifs au cours des deux dernières années, le management parle toujours d’une phase de transition qui doit permettre de préparer l’avenir. Mais, parmi les analystes, on se demande cependant si ce n’est pas l’environnement technologique qui change plus vite que ce que peut proposer SES.

«Le secteur de la vidéo est le souci majeur du groupe», commente un analyste sous couvert d’anonymat. «Il est censé être une vache à lait pérenne qui doit offrir de belles perspectives de marges. Mais, depuis le début de l’année, il est sous pression et subit des pertes de parts de marché aux États-Unis.»

Certains opérateurs ont fait le choix de passer par d’autres vecteurs de transmission de la vidéo sur ce marché et les craintes pointent peu à peu quant à un scénario similaire sur le marché européen, autre grand pôle rentable du groupe.

L’autre sujet d’incertitude vient à nouveau des États-Unis. Associé à Intelsat, Eutelsat et Telesat au sein de la C-Band Alliance (CBA), , le régulateur américain des télécommunications, afin de céder une partie du spectre de la C-Band.

L’avenir de la C-Band

Ce spectre est stratégique pour les opérateurs puisqu’il permet de fournir de la vidéo et des programmes audio à pas moins de 100 millions de foyers américains dans 48 États. Mais il est désormais convoité par les opérateurs télécoms qui y voient le meilleur canal pour déployer la 5G.

Installés dans un processus de négociation compliqué avec la FCC, les acteurs de la C-Band Alliance se proposent de libérer 200MHz de spectre, dans la fréquence 3,7-4,2GHz. , qui pourrait donc faire du bien dans les caisses de SES, qui hériterait d’une partie de la somme.

La probabilité de la vente de cet actif à un très bon prix a contribué à soutenir le cours de l’action dans la deuxième moitié de l’année 2018. Mais aujourd’hui, la réalisation de la transaction semble toujours compliquée et certains investisseurs se demandent s’ils n’ont pas été trop optimistes. Ce qui expliquerait une partie la chute actuelle du cours.

Les résultats semestriels de ce vendredi 26 juillet sont donc très attendus. Mais mercredi, alors que l’échéance approche, le cours a encore chuté de plus de 2%. Ce qui laisse penser que les investisseurs ne s’attendent pas à de très bonnes nouvelles sur le court terme.