Le sentiment de ne pas être écoutés et représentés à juste titre par les instances nationales idoines pousse les uns et les autres à former des collectifs de soutien et de revendication. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Le sentiment de ne pas être écoutés et représentés à juste titre par les instances nationales idoines pousse les uns et les autres à former des collectifs de soutien et de revendication. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

200. C’est le nombre exact de jours de fermeture auxquels se seront soumis, au 2 avril inclus, les établissements de l’horeca luxembourgeois suite aux restrictions sanitaires, lors du premier confinement, et depuis le 26 novembre dernier.

Une situation qui a poussé un secteur économique entier – synonyme de plaisir, de tissu social, mais aussi de passion et de résilience – à s’indigner parfois, à s’adapter souvent, à s’unir toujours.

L’indignation, d’abord, parce qu’on a demandé aux restaurateurs et aux cafetiers de s’organiser autrement et d’investir en matériel pour pouvoir continuer à accueillir leur clientèle pendant l’été, avant de leur dire que ce n’était pas suffisant, qu’il fallait refermer. Les patrons des établissements ne sont pas dupes : oui, lorsque l’on sort au restaurant ou dans un bar, l’enthousiasme de se retrouver et de trinquer ensemble peut affecter la vigilance nécessaire. Mais eux qui ont l’habitude des procédures d’hygiène veulent faire partie de la solution, et non du problème.

Cependant, le sentiment de ne pas être écoutés et représentés à juste titre par les instances nationales idoines pousse les uns et les autres à former des collectifs de soutien et de revendication. Pas de leader charismatique, mais un éventail de groupes plus ou moins représentatifs sur les réseaux sociaux et des hashtags ad hoc : #DontForgetUs, #LightsOn, ou encore #JeSuisRestaurateur­EtJeSuisÀPoil…

Des manifestations fédératrices de ces mouvements et du reste de la profession, très médiatisées, attirent la lumière sur leurs revendications, mais sans jamais influer de manière con­crète sur les décisions des pouvoirs publics. La grogne s’essouffle, il ne reste qu’à encaisser et à se « réinventer », notamment grâce au take-away et à la livraison, en s’improvisant épiciers haut de gamme, ou encore guest stars gastronomiques en food trucks… Mais tous n’ont qu’une idée en tête : qu’on les laisse à nouveau travailler.

Pendant ces 200 jours, Paperjam a mis un point ­d’honneur à raconter les belles histoires, les décisions difficiles et les initiatives pleines de courage de ces professionnels qui n’en manquent jamais, malgré le peu de perspectives et quelques tristes nouvelles. Ils vont devoir compter sur les beaux jours à venir pour pouvoir se rhabiller…

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de qui est paru le 25 mars 2021.

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