L’Allemagne n’a pas l’intention d’introduire, à sa frontière avec la Moselle, des contrôles de douane systématiques. (Photo: Shutterstock)

L’Allemagne n’a pas l’intention d’introduire, à sa frontière avec la Moselle, des contrôles de douane systématiques. (Photo: Shutterstock)

Berlin a classé la Moselle en «zone à haut risque avec une forte circulation des variants». Dès ce mardi 2 mars, toute personne entrant en Allemagne devra présenter une déclaration et un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures.

L’Allemagne a décidé de dégrader, à partir de ce mardi 2 mars, la Moselle au stade 3 de son échelle d’alerte concernant le Covid-19, soit le niveau maximum. Le département français est considéré comme «zone affectée par une forte circulation des variants». En conséquence, un test, PCR ou antigénique, avec un prélèvement effectué depuis moins de 48 heures sera exigé dès cette date sans aucune exception pour pénétrer en Allemagne depuis la Moselle, a annoncé, dimanche, la préfecture de ce département, dans un communiqué. Une mesure à laquelle s’ajoute une obligation de déclaration électronique à chaque entrée sur le territoire allemand, ou, à défaut, sur papier libre.

Un traitement de faveur

De nouvelles règles qui ont, semble-t-il, été quelque peu assouplies par rapport à celles qui étaient pensées au départ (on évoquait 24, et non 48 heures, et seuls les tests PCR devaient être acceptés). Une sorte de traitement de faveur, moins sévère que ce que connaissent actuellement la République tchèque et l’Autriche, autres pays voisins de l’Allemagne. Ce qui a d’ailleurs un peu de mal à passer dans ces deux derniers pays, le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, s’en étant notamment plaint dans les colonnes du média allemand Merkur.

16.000 travailleurs frontaliers

En attendant, les entreprises publiques et privées de transports collectifs ne pourront plus franchir la frontière, bus et tram étant notamment interrompus. Et si l’Allemagne n’a pas l’intention d’introduire à sa frontière avec la Moselle des contrôles de douane systématiques (contrairement à ce qu’elle avait fait au printemps 2020), quelque 16.000 travailleurs frontaliers vont être touchés par ces mesures.

Et le Luxembourg?

Du côté luxembourgeois, si on a entendu, la semaine dernière, plusieurs ministres répéter qu’il n’était pas question de fermer la frontière avec la France, ni même de demander un test PCR négatif, on observe évidemment la situation franco-allemande avec beaucoup d’intérêt. Comme le répétait encore  (LSAP), la ministre de la Santé, lors de son point presse de jeudi.

Cela paraît effectivement une évidence. Ce qui est «reproché» à la Moselle, c’est la forte circulation des variants sur son territoire. Une situation que pourrait connaître le Luxembourg dans un avenir proche. Car, si (en résumé, 62% de variants parmi les nouveaux cas et un taux d’incidence de 200 nouveaux cas pour 100.000 habitants) sont encore assez loin (80% de variants, 315 nouveaux cas pour 100.000 habitants), il faudra voir comment la situation évoluera au contact de ces nouvelles souches, dont on sait qu’elles sont beaucoup plus contagieuses.

«C’est une évidence: le nouveau variant britannique est en train de devenir dominant au Luxembourg», avait glissé Paulette Lenert, jeudi dernier, tout en se montrant rassurée de la discussion existante entre Berlin et Paris…