Plusieurs scénarios sont étudiés au cas où la crise sanitaire se prolongerait, explique le ministre de l’Éducation nationale. (Photo: Mike Zenari/Achives)I

Plusieurs scénarios sont étudiés au cas où la crise sanitaire se prolongerait, explique le ministre de l’Éducation nationale. (Photo: Mike Zenari/Achives)I

Les écoles du Luxembourg sont vides, et elles le resteront au moins jusqu’au 19 avril. Dans un contexte difficile où la situation évolue presque quotidiennement, Claude Meisch (DP), ministre de l’Éducation nationale, explique que d’autres scénarios sont aussi étudiés.

Les cours ont été suspendus suite à la pandémie de Covid-19. Actuellement, , est-elle toujours d’actualité?

. – «Oui, c’est ce qui reste prévu. Mais la situation évolue tous les jours. Et des analyses seront faites durant le congé de Pâques, avec les experts de la santé, différents ministères. Et le gouvernement agira en conséquence.

Quelles seraient les alternatives?

«On réfléchit à différents scénarios. Ce qui est arrivé était peu prévisible. Mais maintenant, on doit en effet envisager différentes possibilités. Cela avec toujours comme objectif d’assurer la continuité de l’enseignement. Rien ne remplace les cours à l’école, mais on veut minimiser les effets de cette crise sur la carrière scolaire des élèves.

Peut-on imaginer une suppression du congé de Pentecôte ou un allongement de l’année scolaire au-delà du 15 juillet?

«Cela ne fait pas partie des scénarios étudiés. Le but est toujours de voir l’année scolaire se terminer le 15 juillet avec des élèves prêts et formés pour effectuer l’année suivante à partir du 15 septembre. De plus, les périodes de congé ont aussi une importance, elles font partie de la formation à la vie, on apprend des choses, cela crée du lien et renforce les relations sociales… Enfin, je pense que les équipes pédagogiques ont aussi droit à des plages de repos. Les professeurs et les directions travaillent énormément pour le moment, plus que d’habitude, il ne faut pas l’oublier.

Que pourrait-il être proposé?

«Si le retour dans les écoles ne se fait pas après Pâques, on peut envisager de prolonger le second trimestre de deux semaines pour mener les évaluations, et réduire le troisième trimestre. Il faudra évidemment adapter cela selon les niveaux et selon les classes.

Quid des examens?

«Pour les élèves de terminale, on est dans un timing assez serré. Évidemment, le fait de ne pas être présents à l’école les empêche de se préparer comme il le devrait. Les questionnaires ne porteront donc que sur la matière vue en classe et sont en cours d’adaptation.

Qu’en sera-t-il pour les autres?

«Il y aura une certaine souplesse. Mais la moyenne annuelle qui est calculée sur base des examens et des évaluations de l’année tiendra compte du fait que des matières n’ont pas été vues en classe.

Comment s’assurer qu’un minimum d’élèves seront désavantagés, du fait que certains sont plus faibles dans certaines matières, moins bien encadrés à la maison…?

«C’est pour cela que nous avons laissé une grande liberté aux professeurs. Ce sont eux qui connaissent le mieux les élèves, leurs besoins, quelles matières leur proposer. Il n’y avait pas de raison de proposer une méthode harmonisée, car tous les élèves sont différents.

Dans l’enseignement fondamental, la situation n’est pas simple…

«Les enfants sont en effet beaucoup moins susceptibles de travailler par eux-mêmes à distance. Les compétences à acquérir sont différentes. Les enseignants ont aussi mis en place des solutions. Mais on sait aussi que des parents n’ont pas toujours le temps ou les compétences pour encadrer leur enfant, et que l’apprentissage se fait aussi hors du cadre scolaire. C’est pour cela que le site s’est enrichi d’un nouvel espace, , dédié aux activités pour enfants en dehors du contexte scolaire. 

Le site schouldoheem.lu va-t-il évoluer?

«Il est enrichi tous les jours. On y propose par exemple quatre activités de loisirs différentes, tous les jours. Via les directions des écoles, un appel a aussi été lancé aux enseignants pour partager leurs expériences, bonnes idées et bonnes pratiques, pour ensuite les mettre sur ce site.

Au Luxembourg, se pose aussi la question des langues. Qu’en sera-t-il par exemple pour les non-germanophones qui ont parfois des difficultés avec la langue allemande?

«Là aussi ce sont les enseignants qui sont en première ligne pour évaluer les besoins de chaque élève et prendre des initiatives au cas par cas. 

L’Uni a suspendu ses cours dans ses locaux jusqu’à nouvel ordre. En Belgique, décision a été prise par toutes les universités de ne plus donner cours durant cette année académique. Cette mesure est-elle envisagée au Luxembourg?

«Si tout est à l’arrêt sur le site, les cours en ligne se poursuivent. Des problèmes demeurent pour les travaux pratiques, les stages… L’Uni restera fermée au moins jusqu’à la fin du congé de Pâques. Mais si c’est possible, les étudiants reviendront ensuite.

Quels sont les retours dont vous disposez suite aux changements apportés en vertu de cette épidémie?

«J’ai des retours de professeurs et enseignants, qui ont proposé beaucoup de choses, comme des exercices, des manières de corriger… Mais aussi de parents. Cela permet de voir ce qui va bien et ne va pas bien, et d’ajuster en fonction. J’ai ensuite des réunions régulières avec les directions pour chercher les meilleures solutions. Globalement, le suivi se fait de manière efficace.

Cette crise sanitaire a été un énorme défi pour l’Éducation nationale?

«Énorme, en effet. Il a fallu s’adapter en seulement quelques jours, pour nos 150.000 élèves. Je veux vraiment saluer l’engagement de tous: enseignants, directions, personnel non enseignant, mais aussi les parents et les collaborateurs du ministère. Face à une situation exceptionnelle, il y a eu une réaction exceptionnelle. Dans une situation de crise, on ne peut gagner qu’en étant ensemble. Et c’est cette attitude que j’ai rencontrée.»