Si les différences salariales sont fonction de plusieurs facteurs, être un homme de plus de 50 ans, titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur et exerçant des fonctions d’encadrement est un plus. (Photo: Shutterstock)

Si les différences salariales sont fonction de plusieurs facteurs, être un homme de plus de 50 ans, titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur et exerçant des fonctions d’encadrement est un plus. (Photo: Shutterstock)

Dans le numéro 4 de sa revue Regards, le Statec s’est penché sur les causes des disparités salariales luxembourgeoises.

On le sait, il existe d’importants écarts entre les salaires selon les secteurs d’activité et les professions. Mais comment expliquer l’écart entre le salaire moyen dans le secteur de l’horeca, qui est de 33.796 euros, et celui dans le secteur financier, qui culmine à 99.250 euros? Principalement par le capital humain des salariés. Comprendre le niveau de diplôme et l’expérience. Dans le secteur financier, 74% des salariés ont des diplômes de niveau supérieur (tertiaire) contre 9% dans l’horeca, où 49% des salariés n’ont pas de diplôme secondaire. La différence de salaire moyen observée entre un frontalier (57.489 euros) et un résident (73.251 euros) est également liée au niveau d’éducation ou au type de profession exercée.

D’autres facteurs explicatifs peuvent être le type de profession – un poste de supervision rapporte plus qu’un poste d’exécution –, l’âge du salarié, son ancienneté et le secteur d’activité. Dans ce dernier cas, le salaire proposé à une personne de même niveau de qualification sera fonction de la productivité du secteur. Au final, le salaire d’un individu est donc le résultat d’une multitude de facteurs qui se conjuguent simultanément pour produire un salaire unique pour chaque personne.

Pour autant, on peut chiffrer l’impact moyen de chacun de ces facteurs.

Écarts détaillés

Ainsi, un diplôme du tertiaire procure en moyenne un surplus de salaire de 24%, alors qu’un niveau d’éducation bas impute les revenus potentiels de 10%. Pour ce qui est des groupes professionnels, le bonus du col blanc qualifié est de 25,5%, tandis que le malus du col bleu est de -1,1%, et même de -11,5% s’il est peu qualifié.

L’augmentation salariale liée à l’âge est également importante. Si l’on prend comme tranche d’âge pivot les 35-44 ans, le surplus de salaire est de 8,8% pour les 45-54 ans et de +12,2% pour les 55 ans et plus. Les jeunes ont, eux, un malus. -15,6% pour les 25-34 ans et -26,3% pour les 15-24 ans. Autrement dit, les salaires augmentent en moyenne de 50% avec l’âge. Voire de 80% si l’on fait toute sa carrière auprès du même employeur.

Le secteur d’activité joue également. L’administration publique est synonyme d’un surplus salarial de 20%, la finance d’un bonus de 12,8%, et l’enseignement de 11%. La taille de l’entreprise joue également. Celles ayant plus de 1.000 salariés paient en moyenne 8,5% de plus, et les PME de 10 à 49 salariés, 8,5% de moins.

Et le sexe? L’écart salarial «théorique» dû au seul fait d’être une femme est de 13,4%. Mais sur le terrain, on observe qu’il est de 7,1%. D’où vient la différence? Du fait qu’elles disposent d’un niveau d’éducation moyen plus élevé et qu’elles travaillent davantage dans des secteurs et professions mieux rémunérés.