Les Français représentent 52% des frontaliers, contre 24% pour les Belges et 24% également pour les Allemands. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Les Français représentent 52% des frontaliers, contre 24% pour les Belges et 24% également pour les Allemands. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Toujours les plus nombreux au Luxembourg, les frontaliers français sont par contre les moins bien payés, selon une étude du Statec publiée dans Regards de ce mois de décembre.

Les frontaliers français sont les plus nombreux au Luxembourg, mais aussi les moins bien payés, selon une étude du Statec publiée dans le numéro de décembre de Regards. En 2019, ils touchaient ainsi environ 10.400 euros de moins par année que leurs collègues belges et presque 8.700 euros de moins que leurs collègues allemands.

«Cet écart reflète une certaine ‘spécialisation’ des frontaliers dans des secteurs se caractérisant par des différences en matière de salaires», explique le Statec. «Par rapport aux frontaliers belges et allemands, les frontaliers français sont surreprésentés dans des activités moins bien rémunérées, comme le secteur de l’horeca ou le commerce, et ont une structure d’âge plus jeune.»

Les Français sont en parallèle les plus représentés parmi les frontaliers, d’une manière stable entre 2005 et 2019 (52% des 200.721 recensés). Et si la part des Belges a baissé (de 27% à 24%), celle des Allemands a, en parallèle, augmenté, jusqu’à rejoindre à égalité celle des Belges, en passant de 22% à 24%.

Le nombre de frontaliers sortants (13.159 en 2019) est beaucoup plus faible que celui des frontaliers entrants. Mais, en réalité, il n’y a que 1.573 personnes qui traversent effectivement les frontières vers la France, la Belgique ou l’Allemagne. 88% des frontaliers sortants (en 2019) travaillent en effet auprès d’institutions européennes ou extraterritoriales non européennes, les flux de leur rémunération ne sont pas considérés dans la balance des paiements du Luxembourg. 

Les actifs plus nombreux que les retraités

La balance des paiements, qui retrace la rémunération des salariés lorsque les employeurs et les salariés résident dans des territoires économiques différents, accuse un déficit de 10,3 milliards d’euros.

Mais les cotisations sociales encaissées sont supérieures de 154 millions d’euros aux prestations sociales versées. La conséquence du nombre d’anciens frontaliers – entre-temps retraités – qui est encore relativement faible par rapport à celui des frontaliers actifs.

Non comptabilisées comme prestations sociales, les indemnités de chômage versées aux résidents des pays limitrophes s’élèvent à 39,7 millions d’euros, et les aides financières aux étudiants résidant à l’étranger à un montant de 26,7 millions d’euros en 2019.