Les salariés se demandent combien ils peuvent espérer, les employeurs combien proposer. Pour les aider à y voir plus clair, le cabinet de recrutement Robert Half Luxembourg publie chaque année son «Guide des salaires» dans la finance et la comptabilité. Il se base sur plusieurs milliers de candidatures reçues via ses bureaux luxembourgeois, les consultants et managers de Robert Half Luxembourg et les données de 100 directeurs financiers, 100 responsables de l’information et 100 cadres supérieurs luxembourgeois. Il calcule les salaires moyens pour quatre niveaux de profils, des plus au moins recherchés.
D’après ses conclusions, un comptable clients/fournisseurs au profil moins recherché pourrait atteindre 38.000 euros en moyenne par an, contre 54.000 euros s’il a plus d’expérience et de compétences. Les revenus annuels moyens du comptable senior varient de 55.000 à 78.000 euros. Le comptable général d’une entreprise gagne entre 42.000 et 76.000 euros par an, le contrôleur entre 68.000 et 98.000 et l’auditeur de 40.000 à 65.000 euros.
Pour les postes de direction, comptez 68.000 à 96.000 euros par an pour un directeur comptable, 75.000 à 110.000 euros pour un responsable contrôle, 82.000 à 115.000 euros pour un responsable financier et 90.000 à 140.000 euros pour un directeur financier ou CFO.
Pénurie de talents
Ces chiffres varient peu d’une année à l’autre, surtout pour les profils les plus expérimentés. Les revenus pour un consultant junior ou un auditeur augmentent légèrement par rapport à 2020, tandis que ceux du contrôleur moins expérimenté baissent.
La crise n’a pas aidé à stabiliser un marché de l’emploi tendu au Luxembourg. Dans la comptabilité, «la demande de talents est toujours très élevée», analyse le cabinet de recrutement. «La compétition pour les professionnels expérimentés dans les domaines de la conformité réglementaire et de la consolidation a augmenté rapidement et devrait se poursuivre dans un proche avenir», ajoute-t-il.
Le secteur du capital-investissement a «relativement bien résisté» au Covid-19. Si l’activité d’investissement a ralenti pendant la crise, «cela signifie que les entreprises seront bien placées pour agir rapidement après la pandémie.» Le secteur devrait avoir besoin de «plus de personnes compétentes afin de pouvoir profiter de la demande d’opportunités d’investissement, et les entreprises de capital-risque se disputent déjà les meilleurs».
Au niveau du recrutement, le cabinet remarque une accélération des processus et une utilisation accrue d’outils digitaux, pour les entretiens d’embauche comme pour l’intégration des nouveaux arrivants. Une grande partie des personnes interrogées comptent aussi poursuivre d’une manière ou d’une autre le télétravail après la pandémie, et plusieurs annonces proposent déjà des postes à distance pour attirer les talents, selon Robert Half Luxembourg. Pour rester résilientes, les entreprises misent de plus en plus sur les soft skills telles que l’agilité, la créativité et la communication.