UEL et LCGB ont fait leurs demandes au gouvernement mardi 21 septembre lors de réunions bipartites. (Photos: Archives Maison Moderne/Montage: Paperjam)

UEL et LCGB ont fait leurs demandes au gouvernement mardi 21 septembre lors de réunions bipartites. (Photos: Archives Maison Moderne/Montage: Paperjam)

Le gouvernement a entendu les doléances des syndicats et du patronat dans le cadre de la préparation du Discours sur l’état de la Nation que le Premier ministre prononcera en octobre. Les premiers demandent hausse du pouvoir d’achat et tripartite. Les seconds un CovidCheck en entreprise et des aides fiscales. 

Le Discours sur l’état de la Nation sera prononcé par le Premier ministre (DP) en octobre et se prépare activement. C’est à ce titre que syndicats et patronat ont rencontré, chacun leur tour, le gouvernement ce mardi 21 septembre pour notamment présenter leurs doléances.

OGBL, LCGB et CGFP ont ouvert le bal. «Nous avons fait une analyse de la situation socio-économique», rapporte président du LCGB. Et dressé un bilan des aides mises en place dans le cadre de la crise sanitaire, comme le chômage partiel. «Puis, nous avons discuté des sujets autour de la relance: pouvoir d’achat des salariés, sauvegarde de l’emploi, aides étatiques».

Deux sujets autres ne doivent cependant pas être oubliés selon lui: «la digitalisation et le climat. Thématiques que la pandémie n’a pas arrêtées.» Tout comme le «pouvoir d’achat des ménages, les allocations familiales, l’allègement des impôts pour les salariés aux bas et moyens salaires, la sauvegarde d’aides existantes».

Le gouvernement leur a dévoilé des annonces à venir dans le cadre du discours sur l’état de la Nation, mais les représentants syndicaux se sont engagés à ne rien laisser fuiter. Le logement et la fiscalité devraient cependant être concernés par des annonces nouvelles.

Un CovidCheck en entreprise avant le 18 octobre

Aides et relance sont des points sur lesquels les syndicats souhaiteraient en tout cas échanger avec les représentants du patronat lors d’une tripartite réclamée avec force depuis des semaines.

Un souhait qui ne trouve pas d’écho dans les rangs des patrons, qui n’y voient pas d’intérêt. «Une tripartite est un organe de crise. Aujourd’hui nous avons bien une crise, mais pas encore de bilan», justifie le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), . Il estime qu’une telle réunion entre syndicats, patrons et État serait intéressante seulement si elle portait sur un sujet précis.

Lui aussi a rencontré le gouvernement mardi après-midi. «Nous avons stipulé que nous voulions pour le 18 octobre (date de l’échéance de la loi Covid actuelle, ndlr) une proposition sur le CovidCheck en entreprise». L’UEL demande qu’une société qui le souhaite puisse soumettre l’entrée de ses salariés au bureau ou au chantier à un vaccin, un test ou une guérison du Covid-19. Sur la question du financement des tests pour un salarié qui ne souhaiterait ou ne pourrait se faire vacciner, «il n’y aura pas de règle, si l’entreprise veut elle peut payer, sinon, ce sera au salarié», envisage-t-il.

. «Je sens une certaine ouverture» du gouvernement, témoigne cependant le président de l’UEL.

Pas de réforme, mais des avancées fiscales

Le patronat a aussi abordé le volet fiscalité. «Même si nous avons bien compris qu’il n’y aurait pas de grande réforme fiscale, on ne peut pas ne pas bouger», explique Michel Reckinger. Il attend donc des avancées pour aider entreprises et indépendants dans la transition écologique, digitale, sur le logement et la formation. «Nous savons que nous devons diminuer les émissions de CO2, discutons de comment les entreprises seront aidées et les salariés, d’un point de vue fiscal», illustre-t-il. De même pour la formation et la digitalisation. Côté logement, «il faut taxer les terrains non-construits, les appartements non-habités, mais aussi simplifier les procédures de construction», précise-t-il. Cela permettrait, en partie, de résoudre le manque de main-d’œuvre, en attirant des salariés étrangers.

Un autre problème vient de la concurrence «déloyale» de l’État, qui propose «des salaires d’entrée beaucoup trop hauts par rapport au secteur privé». Michel Reckinger n’a pas manqué de le rappeler lors de son échange avec le gouvernement. «Il faut une équité, revenir à des salaires d’entrée plus raisonnables».