Dans le contexte actuel ,Claude Strasser, le CEO de Post, se montre satisfait d'avoir stabilisé le chiffre d'affaires de la division télécoms. (Photo: Matic Zorman)

Dans le contexte actuel ,Claude Strasser, le CEO de Post, se montre satisfait d'avoir stabilisé le chiffre d'affaires de la division télécoms. (Photo: Matic Zorman)

Post a souffert en 2018 et considère comme une bonne surprise d’avoir vu son chiffre d’affaires augmenter de 7%. Son bénéfice a par contre souffert de l’intégration de l’opérateur de téléphonie mobile Join.

Un peu à contre-courant de l’évolution stratégique du groupe Post vers l’ICT, le métier du courrier a connu une croissance plus importante que la division télécom. Avec un chiffre d’affaires évidemment trois fois moins important.

Un peu à contre-courant de l’évolution stratégique du groupe Post vers l’ICT, le métier du courrier a connu une croissance plus importante que la division télécom. Avec un chiffre d’affaires évidemment trois fois moins important. Mais le fait est qu’au cours de l’exercice 2018, le chiffre d’affaires dégagé par la branche télécommunications a connu un résultat parfaitement stable par rapport à l’année précédente (450,6 millions d’euros). Une situation que le directeur général de Post, Claude Strasser, explique par différents éléments. La réduction des lignes fixes de 75.000 unités en cinq ans, la baisse de revenus par client due à la pression concurrentielle et les pertes liées à la fin du roaming au sein de l’Union européenne.

L'écueil du roaming

La fin du roaming étant intervenue en juin 2017, Post a calculé qu’en août 2017, la consommation de données mobiles à l’étranger dans l’UE a été 1.100% supérieure à celle d’août 2017. Et en août 2018, elle a encore grimpé de 92%. «Entre 2015 et 2018, le coût de la fin du roaming se chiffre à 12 millions d’euros, note Claude Strasser. Malgré tous ces éléments défavorables, avoir maintenu un chiffre d’affaires stable est déjà une bonne nouvelle.» Mais il note encore que les consommateurs gardent désormais leur smartphone six mois de plus en moyenne, et que cela aussi pèse sur le chiffre d’affaires.

L'appui de la logistique

Si la division courrier a vu son chiffre d’affaires grimper (+9%), ce n’est pas parce que les Luxembourgeois se sont subitement mis à envoyer des cartes postales. Le déclin est régulier depuis 2013 et, l’an dernier, il a pu être limité à 2% grâce aux envois électoraux et à ceux liés à la directive RGPD visant la protection de la vie privée. Mais pour contrer cette chute, Post a développé l’activité colis qui, avec 3,5 millions de livraisons, a connu une augmentation de 30%. Une nouvelle plateforme logistique installée au Findel pour gérer les colis en provenance d’Asie a aussi permis de gérer 4 millions de colis, notamment en provenance de Chine. L’évolution à la hausse du chiffre d’affaires global est aussi liée à l’intégration de deux nouvelles filiales: , une entreprise de services du numérique spécialiste de la gestion et de la valorisation des données, et l’opérateur de téléphonie mobile Join désormais totalement intégré dans Post.

La fermeture de l’activité de Join en Belgique a eu un impact de 8 millions d’euros sur le résultat,

Clause StrasserDirecteur généralGroupe Post Luxembourg

L’opération Join a d’ailleurs largement joué dans la baisse du bénéfice. «a eu un impact de 8 millions d’euros sur le résultat, admet le CEO de Post. Mais depuis la reprise, la société a connu une belle évolution et nous la voyons désormais clairement comme une seconde marque de téléphonie.» Par rapport à sa volonté stratégique d’arriver à une «rentabilité acceptable», le groupe détenu par l’État a donc encore du travail. «Nous voulons pouvoir nous comparer à nos concurrents européens, mais au niveau des télécoms en tout cas nous n’y sommes pas encore», a admis Serge Allegrezza, le président du conseil d’administration.

 

Les principaux chiffres de l’exercice 2018:

Chiffre d’affaires: 826,9 millions d’euros (+7,4%)

Chiffre d’affaires Telecom: 450,6 millions d’euros (0%)

Chiffre d’affaires Courrier/logistique: 159,3 millions d’euros (+9%)

Chiffre d’affaires services financiers: 27,3 millions d’euros (+3%)

Chiffre d’affaires filiales: 189,8 millions d’euros (+29%)

Résultat net: 33,4 millions d’euros (-13%)

Investissements: 127 millions d’euros

Ebitda: 172millions d’euros (-25,7%)

Dividende versé: 20 millions d’euros (0%)