La ministre de la Santé, Paulette Lenert, considère que l’efficacité des mesures «drastiques» mises en place pourra être évaluée d’ici deux semaines. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, considère que l’efficacité des mesures «drastiques» mises en place pourra être évaluée d’ici deux semaines. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Des capacités supplémentaires seront nécessaires malgré la récente ouverture «avec succès» de trois maisons médicales pour les patients atteints du coronavirus, déclarait jeudi la ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP). Le pic de contamination pourrait en effet être atteint dans les deux semaines.

«Trois maisons médicales ont été ouvertes récemment avec succès», se réjouissait jeudi en conférence de presse la ministre de la Santé,  (LSAP), même si elle admet que «ce n’est pas suffisant, et que des capacités supplémentaires seront nécessaires dans le nord et l’est du pays ainsi qu’à Luxembourg-ville».

Ces trois maisons médicales ont été transformées pour recevoir les patients potentiellement atteints par le coronavirus. Mais ce ne sont pas des structures d’accueil, précise la ministre: les patients doivent être envoyés par leur médecin traitant. Des patients pris en charge individuellement et soumis à une procédure de désinfection pour éviter toute contamination au sein des structures. Ouvertes dans un premier temps de 8h à 16h, celles-ci fermeront à 20h dès la semaine prochaine.

Concernant les capacités supplémentaires qui seront mises à disposition, la ministre a assuré avoir parlé avec les communes, mais ne pas savoir pour le moment si les infrastructures prévues seront «plusieurs de petite taille ou une de plus grande taille».

Si la ministre admet que le nombre de lits d’hôpital actuellement disponibles peut ne pas être suffisant à l’avenir, «la situation n’est pas préoccupante pour le moment», assure-t-elle. Côté matériel, des commandes ont été passées et les livraisons seraient en cours. «Mais je ne me réjouirais que quand le matériel sera sur place», confie Paulette Lenert.

Le pic de contamination dans les deux semaines

Quant à la disponibilité du personnel soignant, à majorité étrangère et dont la France pourrait réquisitionner une grande partie, ce point ne semble pas encore réglé: «Nous nous préparons d’un point de vue logistique et diplomatique. Et même si nous restons confiants dans le fait que la France ne réquisitionnera pas le personnel nécessaire pour le Luxembourg, nous ne pouvons rien exclure.»

Personnel soignant, infrastructures et matériel devront en effet vite être disponibles pour faire face à la vague de contamination: précisant bien qu’il s’agit d’une «spéculation», Paulette Lenert déclare attendre «un pic de contamination dans les deux prochaines semaines» avec une courbe de propagation qui, si elle peut changer, sera probablement semblable aux autres pays.

Mais des mesures «drastiques» ont été mises en place, rassure la ministre. «Nous verrons dans deux semaines si elles sont efficaces.» Sur ce point, elle semble confiante: «Même s’il n’y a pas encore d’interdiction de sortir, quand je regarde la ville, je vois que les mesures adoptées fonctionnent. Il semble que les Luxembourgeois ont compris. Nous sommes un petit pays et peut-être pourrons-nous réduire la propagation.»

Un nombre de tests effectués «dans la moyenne»

Le suivi de la propagation du virus, c’est-à-dire le nombre de tests effectués, serait «dans la moyenne»: «Nous n’avons pas les chiffres exacts. Mais 750 tests ont été réalisés hier. Nous en faisons beaucoup.» Sachant que, d’un pays à l’autre, ces chiffres varient énormément: pour 12.000 tests effectués par jour en Allemagne, seulement 2.000 seraient effectués en France selon la ministre. «Mais les statistiques ne sont pas la priorité, nous pourrons faire cela après la crise», ajoute celle-ci. «Pour l’instant, il est plus important de se consacrer à l’opérationnel.»

335 personnes ont officiellement contracté le virus depuis le début de la crise au Luxembourg. 4 décès ont eu lieu, des personnes âgées de plus de 80 ans, qui ont été victimes de pathologies par le passé, selon la ministre. 14 personnes sont hospitalisées, dont 4 dans un état critique. La moyenne d’âge des personnes infectées est de 46 ans.