Pascal Driant, directeur de Car Avenue Luxembourg, revient sur les chiffres du marché automobile du premier trimestre. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Pascal Driant, directeur de Car Avenue Luxembourg, revient sur les chiffres du marché automobile du premier trimestre. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Avec une progression de 82% des nouvelles immatriculations au premier trimestre par rapport à la même période en 2020, la marque Peugeot affiche la meilleure performance des marques les plus vendues au Luxembourg.

Avec 901 nouvelles immatriculations au cours des trois premiers mois de 2021 contre 495 sur la même période l’année dernière, la marque Peugeot affiche une belle forme au Luxembourg. Une progression de 82% qui permet également à la marque au lion de se classer à la quatrième place en termes de parts de marché. En tête, on retrouve les marques Volkswagen, Mercedes et BMW qui dépassent les mille nouvelles unités écoulées en trois mois. 

Peugeot démontre tout de même que l’automobile ne tourne pas uniquement autour du segment «premium» et des marques allemandes. «Peugeot possède une belle gamme. De la 208 à la 2008, en passant par le relooking de la 3008 et de la 5008, on peut dire que c’est la gamme en vogue et à la mode en ce moment. Il ne faut pas oublier le modèle sport de la Peugeot 508 PSE (pour «Peugeot Sport Engineered») qui arrive. Le tout avec les versions électriques qui connaissent également un bel essor en ce moment», souligne , directeur de Car Avenue Luxembourg, concessionnaire multimarque installé à Leudelange depuis septembre dernier. Mais, en raison de la crise sanitaire, le groupe n’a pas encore organisé d’inauguration de .

Un ratio visites-ventes élevé

Le concessionnaire a également pu compter sur un Autofestival qui a tout de même bien fonctionné, avec un ratio visites-ventes plus élevé que pour les précédentes éditions du festival automobile luxembourgeois. «Il y a eu beaucoup moins de curieux. Les personnes qui n’avaient pas l’intention d’acheter ne sont donc pas venues. Avant, sur 100 visiteurs, on faisait peut-être 20 commandes. Cette année, sur 100 visiteurs, on a peut-être réalisé 60 commandes. D’un côté, c’est positif, mais d’un autre, on est passé à côté des achats coup de cœur. Malgré tout, pour Peugeot, on a connu, avec l’Autofestival, une progression de 15%, et de 10% pour Citroën par rapport à l’édition 2020. Sur la marque DS, on est resté stable, et on a connu un léger recul sur la marque Nissan. Mais il faut souligner que Nissan n’avait pas beaucoup de nouveaux modèles à ce moment-là. Si le nouveau Qashqai, qui vient de sortir, avait été présent à l’Autofestival, nous aurions sans doute fait mieux», analyse Pascal Driant. 

DS commence à trouver son public. Avec une progression de 38,5% des nouvelles immatriculations sur le premier trimestre 2021 par rapport au même trimestre en 2020, la marque a écoulé 108 unités en trois mois. «La gamme est désormais éprouvée, les gens apprécient les modèles. La DS3 Crossback a trouvé sa clientèle. La DS7 a toujours bien fonctionné. Il y a une montée en gamme qui se fait sentir, tant chez DS que chez Peugeot. Il faut savoir que le Luxembourg est un pays de ‘Premium’ et, généralement, quand nous prévoyons nos stocks, nous commandons des véhicules déjà très bien équipés», assure le directeur de la concession. Ce dernier ne minimise pas ses autres marques. «Kia, sans faire de bruit, fonctionne très bien et possède également une très belle gamme», souligne Pascal Driant, qui met également l’accent sur la marque Opel, commercialisée depuis peu par Car Avenue.

Le digital de plus en plus présent

Le digital prend également de l’importance. «On commence à s’y développer, notamment en ce qui concerne les voitures d’occasion. Aujourd’hui, les gens se déplacent moins et ils choisissent la voiture via notre site interne. Lorsqu’ils arrivent à la concession, on ne montre pas 50 voitures dans la mesure où le choix a déjà été fait sur internet.»

Le Luxembourg dispose d’ailleurs d’une bonne réputation sur le marché de l’occasion, car les voitures sont beaucoup plus équipées qu’en France ou en Belgique. «Et nous avons parfois des personnes qui viennent de loin, même du sud de la France, pour trouver des voitures d’occasion très bien équipées et beaucoup plus difficiles à trouver chez nos voisins», explique Pascal Driant.

Le déclin du diesel se confirme

Si n’étonne pas le directeur de Car Avenue Luxembourg, il explique également le phénomène par une rareté des motorisations diesel. «C’est vrai que l’on vend plus de véhicules électrifiés que de véhicules diesel, mais c’est aussi parce qu’il y a en effet de moins en moins de modèles avec un moteur diesel.» 

Le directeur de Car Avenue illustre cela par quelques exemples: «Chez Nissan, le moteur diesel n’existe plus. Nissan fait uniquement des moteurs essence, électriques et bientôt hybrides. Chez Peugeot, Citroën et DS, il y a encore des motorisations diesel pour les grands rouleurs. Mais pour un modèle comme la DS7, les gens achètent presque uniquement la version hybride. La raison est simple: la version diesel fait 130 chevaux et l’hybride fait 225 chevaux. Avec les aides de l’État, l’hybride arrive pratiquement au même prix que le diesel. Et sur un leasing, le loyer d’un hybride est quasiment moins cher que celui d’un diesel.»

Une fiabilité électrique

La tendance électrique a forcé les concessionnaires à s’adapter et à former le personnel, du vendeur au mécanicien. «Nous avons dû changer les mentalités. Si un vendeur n’est pas convaincu par l’électrique, il est difficile de le vendre à un client. On a formé nos vendeurs, on a fait un gros travail pour changer les mentalités. Même chose au niveau des mécaniciens qui sont devenus des techniciens sur les voitures électriques.»

Le directeur de Car Avenue souligne par ailleurs la fiabilité des voitures électriques, obligeant même les concessionnaires à repenser les business models. «Au niveau de l’entretien sur une voiture électrique, il n’y a pas de vidange à faire. À part les plaquettes de frein, les balais d’essuie-glace et les pneumatiques, on ne fait rien de plus. La fiabilité des voitures électriques est impressionnante. Au niveau des batteries, j’ai vu une seule fois un cas où il fallait les changer et je n’ai jamais vu un cas nécessitant le changement du moteur de la voiture électrique», assure Pascal Driant.

32,4% des nouvelles immatriculations du premier trimestre concernent des véhicules électrifiés. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

32,4% des nouvelles immatriculations du premier trimestre concernent des véhicules électrifiés. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)