Panelux et Fischer ont été touchées de plein fouet par une crise sanitaire qui a vu l’activité du groupe familial de boulangerie-pâtisserie baisser de 50%. Tout en plaçant la santé des collaborateurs et des clients comme priorité absolue, leurs dirigeants mettent à profit le télétravail pour préparer la reprise. Réflexions.

«Dans chaque situation compliquée, il faut chercher les opportunités.» La crise sanitaire du coronavirus n’aura pas eu raison de la détermination de Carole Muller, CEO de Fischer.

Pour le secteur alimentaire dans lequel le groupe boulanger-pâtissier familial est actif depuis 1913, , puis les mesures de confinement, synonymes de , se sont pourtant fait sentir immédiatement sur les carnets de commandes et la gestion des équipes.

Carole Muller indique que les points de vente de Fischer affichent une perte de 50% de chiffre d’affaires et que neuf boulangeries ont dû être fermées, faute de personnel disponible. L'enseigne emploie 350 personnes.

«Si on considère que 50% de la population active est composée par les frontaliers et que la majeure partie est chez soi, il y a un nombre important de personnes qui ne sont pas au bureau et ne peuvent pas consommer», appuie Patrick Muller, qui estime aussi à 50% la baisse de l’activité de production de Panelux et ses 500 collaborateurs.

Solidarité et sérénité dans les équipes

En production, les collaborateurs sont séparés par au moins deux mètres, les règles d’hygiène ont été renforcées, et les interactions avec d’autres services sont réduites au strict minimum.

«Il y a un grand calme dans l’entreprise, tout le monde a compris que c’est un moment particulier, qu’en tant que fabricant de produits de première nécessité, notre rôle est important et apprécié», ajoute Patrick Muller.

De quoi réussir le tour de force de maintenir des activités en temps de crise, pour répondre aux besoins essentiels de la population.

«Nous avons mis en place les mesures de sécurité pour protéger au mieux nos employés, comme nos consommateurs», précise Patrick Muller. Pour le personnel administratif du groupe, le télétravail a rapidement été déployé grâce à des décisions prises l’an dernier. «Nous avions décidé d’accentuer le mouvement vers une série d’éléments dans le cloud, nous avions migré toute l’administration fin d’année dernière, nous avons aussi d’autres systèmes en local avec des VPN… ce sont des éléments qui nous permettent de fonctionner normalement, mais avec des équipes administratives dispatchées.»

«Nous avons la chance énorme d’avoir nos employés qui sont présents et qui sont prêts à traverser cette crise avec nous», appuie Carole Muller.

Après la réorganisation, est venu le temps du «nouveau normal» au tournant du mois d’avril. Une période caractérisée par une forte baisse d’activité. Écoles, bureaux, sites industriels et autres cantines d’entreprises fermés, jusqu’à quand? Les deux jeunes dirigeants soutiennent les décisions sanitaires du gouvernement tout en devant, sur le terrain, ajuster au mieux la masse salariale au chiffre d’affaires réalisé.

Consommation locale et work-life balance

Le monde va-t-il changer après cette crise planétaire inédite? «Je pense que les gens se rendent compte que consommer local a une importance. On voit de plus en plus de gens sur les réseaux sociaux qui appellent à soutenir les commerçants locaux. C’est une bonne chose. Pour nous, le local est logique, mais cette crise aura peut-être remis en mémoire aux gens à quel point le local, le régional, a une importance. Mais il faut que ça reste», résume Carole Muller.

«J’espère que notre gouvernement convaincra les gouvernements des pays limitrophes d’augmenter le nombre de jours de home office par an, parce que je pense qu’on peut faire beaucoup, même mieux, avec moins», pointe Patrick Muller. «On voit à quelle vitesse aussi bien les entreprises que les employés arrivent à s’adapter. Ça serait dommage de revenir comme avant: métro-boulot-dodo.»

Un moment difficile pour les entreprises, qui pourrait être salvateur pour la société dans son ensemble? Les réflexions vont en ce sens, avec, comme double priorité, le bien-être de la population, et donc des clients, mais aussi la préservation d’un tissu économique indispensable.