Le 23 janvier dernier, les professionnels du secteur horeca avaient déjà donné de la voix lors d’une manifestation en ville. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Le 23 janvier dernier, les professionnels du secteur horeca avaient déjà donné de la voix lors d’une manifestation en ville. (Photo: Matic Zorman/archives Maison Moderne)

Les professionnels du secteur d’activité de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés sont en train de s’organiser sur les réseaux sociaux pour battre le pavé de la place d’Armes ce jeudi après-midi.

La revendication est simple: être mieux écoutés. Sur les réseaux sociaux, les professionnels du secteur de l’horeca sont en train de préparer une nouvelle manifestation à Luxembourg-ville, dans le but de se faire entendre, notamment par le gouvernement.

«Cela fait plus de 160 jours que nous sommes fermés, et nous demandons au gouvernement d’être à l’écoute de nos difficultés», explique Clément Elie, un employé du Café Miche, à Diekirch, qui a lancé sur les réseaux sociaux l’appel à manifester jeudi 11 février sur la place d’Armes, à 15h30.

«Beaucoup d’entre nous n’ont pas les aides, ou du moins des aides insuffisantes. Il faut également simplifier les demandes d’aides. On entend souvent que les dossiers de demande d’aides sont mal remplis, mais généralement ce sont des cabinets comptables qui remplissent les demandes. Donc, si les cabinets comptables ont des difficultés à ce niveau, c’est bien qu’il y a un problème», peste Clément Elie, qui table sur 1.000 à 1.500 manifestants ce jeudi. «On espère ce chiffre. Sur les réseaux sociaux, c’est plutôt bien suivi. En tout cas, ce sera le jour pour se faire entendre», assure le jeune homme. Son appel à manifester a d’ailleurs été relayé par le collectif Don’t forget us, sur Facebook, qui a déjà organisé d’autres manifestations.

Autre difficulté, celle de la livraison et de la vente à emporter. «Cela ne comble pas le manque à gagner, mais en plus, cela peut avoir des effets négatifs sur les aides. On nous demande de trouver des solutions et de s’adapter, mais cela se retourne contre nous, car ceux qui font de la livraison et de la vente à emporter voient les aides diminuer. Au final, cela ne sert à rien, et beaucoup de personnes commencent à se dire que l’on va arrêter de faire de l’emporté, afin d’avoir des aides», peste encore Clément Elie.

L’Horesca comprend la frustration

Le calvaire des professionnels du secteur de l’horeca ne devrait d’ailleurs pas s’arrêter, puisqu’il semble que la fermeture des établissements devrait se poursuivre jusqu’au 1er avril. «C’est en tout cas les indications que l’Horesca a laissé entendre, au moins jusqu’au 7 mars, et sans doute jusqu’au 1er avril», souligne Clément Elie. Ce dernier n’est d’ailleurs pas tendre avec la fédération; il juge être «assez mal représenté» et déplore sa gestion de la crise.

Justement, du côté de la Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers du Grand- Duché de Luxembourg (Horesca), on insiste sur le travail effectué par ses équipes, mais également la House of Entrepreneurship et la Chambre de commerce. «On est disponible pour toutes les personnes qui ont besoin d’une aide. Nous faisons du cas par cas, et nous donnons des réponses en quelques jours. Mais il est certain qu’il n’est pas possible de généraliser les dossiers, tant ils sont tous différents», souligne-t-on du côté de la fédération Horesca.

«D’un côté, notre travail est de parler régulièrement avec le gouvernement, mais également avec les professionnels du secteur. C’est ce que nous faisons tous les jours. Parfois, il n’est pas facile de demander de l’aide, il faut savoir accepter de se faire aider. Mais encore une fois, nous sommes disponibles, même pour les personnes qui ne sont pas membres de la fédération, pour trouver des solutions et les aider au niveau des demandes d’aides», assure-t-on encore à la fédération sectorielle.

«On peut aussi comprendre la frustration des personnes qui vont manifester, et on ne va pas les empêcher de le faire. Mais nous, nous sommes concentrés à dépenser notre énergie en travaillant sur des dossiers au cas par cas afin de trouver des solutions, et à discuter avec le gouvernement», termine l’Horesca.