Jeff Oberweis n’exclut pas d’autres développements en Allemagne. Mais, au Luxembourg, une nouvelle ouverture se profile d’ici quelques semaines à Schifflange.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Jeff Oberweis n’exclut pas d’autres développements en Allemagne. Mais, au Luxembourg, une nouvelle ouverture se profile d’ici quelques semaines à Schifflange.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Comment s’adapter aux spécificités du marché local? Tous les vendredis de l’été, Paperjam part à la rencontre d’enseignes étrangères actives au Grand-Duché et de marques luxembourgeoises qui ont choisi de s’exporter à l’étranger. Focus, ce vendredi, sur Oberweis.

C’est en juillet 2020 qu’Oberweis a ouvert son premier point de vente à l’étranger, . Sur 65m2, l’enseigne luxembourgeoise a trouvé une vitrine pour présenter ses spécialités.

«Mon graphiste a conçu des boîtes de chocolats ornées des symboles de Trèves, vendus comme souvenirs. Nous avons aussi décliné nos pavés chocolatés du Breedewee en ‘Domstein Pflaster’ pour les touristes. Mais ça, c’était au moment où on imaginait qu’il y aurait des touristes à Trèves», évoque aujourd’hui en souriant Jeff Oberweis.

Car entre la conception du projet et sa concrétisation, la pandémie de Covid-19 est passée par là, mettant à mal la fréquentation des touristes dans la ville natale de Karl Marx, sans compter l’arrêt des manifestations de masse comme son célèbre marché de Noël.

Pâtisserie et boulangerie ont la cote

Heureusement pour Oberweis, les Trévois sont d’un naturel curieux et se laissent tenter par les douceurs de la maison luxembourgeoise. Les pâtisseries individuelles sont particulièrement demandées, avec en best-sellers le chocolat-pistache et le mille-feuille. «Nous vendons beaucoup de macarons», poursuit le pâtissier.

Trèves est rentable.
Jeff Oberweis

Jeff OberweisCEOOberweis

«Malgré une forte présence de boulangeries à Trèves, nous vendons bien nos pains, ce qui n’était pas du tout prévu au début», confie-t-il. «Ils n’étaient pas présents dans la gamme initiale; nous les avons ajoutés par la suite afin de répondre à une demande récurrente de notre clientèle». Cette implantation satisfait donc pour l’instant l’entreprise luxembourgeoise, qui estime que «Trèves est rentable». Qui plus est, cette localisation située à l’étranger tout en étant à une cinquantaine de kilomètres de son atelier de production de la Cloche d’Or offre une facilité logistique, sans oublier le fait que l’enseigne n’est pas tout à fait en territoire inconnu. Entre les frontaliers allemands qui la connaissent et la clientèle luxembourgeoise de passage à Trèves, Oberweis peut compter sur de solides appuis.

Néanmoins, cette incursion de l’autre côté de la Moselle entraîne quelques défis: la création d’une société allemande, la recherche de partenaires administratifs locaux, la traduction des produits et étiquettes, mais aussi le recrutement d’une équipe locale, composée de trois salariés.

Priorité au Luxembourg

«On peut entendre qu’en Allemagne, la clientèle attend avant tout de grosses portions. Mais je vous assure que les gens savent faire la différence, surtout quand ils peuvent comparer», observe le pâtissier. Pour lui, cette incursion à Trèves «est un premier pas pour peut-être d’autres aventures en Allemagne». En revanche, les marchés belges et français n’éveillent pas son appétit. «En Allemagne, je ressens du respect, un esprit d’entrepreneur, et jamais de plaintes».

Mais dans l’immédiat, les prochains développements de l’entreprise se profilent au Grand-Duché. À Schifflange précisément, Oberweis devrait ouvrir un nouveau point de vente au sein du nouveau centre commercial de la zone Op Herbett, courant septembre. Et puis, l’entreprise compte , à une date reportée qui n’a pour l’heure pas encore été déterminée.

L’entreprise fondée en 1964 à Luxembourg par Pit et Monique Oberweis emploie actuellement 330 salariés sur sept sites au Grand-Duché. Aujourd’hui pilotée par leurs fils Tom et Jeff Oberweis, l’entreprise prépare en coulisses l’arrivée de la troisième génération.