Nathalie Bonn a trouvé en Mohammad Salman un précieux associé pour développer son enseigne à l’international. (Photo: Paperjam)

Nathalie Bonn a trouvé en Mohammad Salman un précieux associé pour développer son enseigne à l’international. (Photo: Paperjam)

Comment s’adapter aux spécificités du marché local? Tous les vendredis de l’été, Paperjam part à la rencontre d’enseignes étrangères actives au Grand-Duché et de marques luxembourgeoises qui ont choisi de s’exporter à l’étranger. Focus ce vendredi sur Chocolate House of Luxembourg.

Faire fondre sa choco spoon dans du lait chaud tout en admirant le palais grand-ducal, c’est l’un des incontournables de toute visite de Luxembourg-ville, au même titre qu’une promenade sur le chemin de la Corniche. Derrière cette recette, on retrouve Nathalie Bonn. La chocolatière a ouvert son commerce en 2008, alors qu’elle entamait un nouveau chapitre de sa vie.

Après avoir été mère au foyer, cette cuisinière de formation a fondu pour le chocolat. Sa gamme compte aujourd’hui des dizaines de recettes de cuillères, de la plus douce à la plus amère, ainsi que des pralines et pâtisseries.

«Tout est amour et patience ici», explique la quinquagénaire. Celle-ci a commencé à étendre son enseigne au début des années 2010, avec une ouverture à Mersch puis au Pall Center. Outre un stand dédié au point de vente d’Oberpallen, sa gamme de chocolats est disponible dans les linéaires de l’enseigne luxembourgeoise.

Du Koweït à l’Arabie saoudite

Le développement à l’international a commencé il y a quelques années avec une sollicitation venue du Koweït, un pays avec lequel Nathalie Bonn n’entretenait à l’époque pas de lien particulier mais qui, après un voyage sur place, a pris une autre dimension. Elle y a rencontré Mohammad Salman, un consultant qui connaît la région du Golfe sur le bout des doigts et l’a donc guidée dans cette aventure entrepreneuriale. Il a veillé aussi bien à la conception des contrats qu’à l’adaptation de l’offre pour le marché local, dans lequel il a baigné durant 14 ans. Par exemple, les chocolats contenant de la liqueur et les recettes contenant de la gélatine de porc sont exclus de la gamme.

«Le chocolat et les desserts en général sont des produits qui plaisent dans le Golfe», explique l’associé.

C’est finalement en Arabie saoudite qu’ouvre le premier point de vente à l’étranger de l’enseigne luxembourgeoise, en 2017. Après Riyad, place à Shanghai la même année. Puis, la suivante, Reims et Echternach suivent. Finalement, Koweït – la capitale du pays éponyme – complète la boucle en 2019.

Les contrats, les mises en conformité avec les normes sanitaires locales et les formalités douanières sont à chaque fois l’affaire de l’homme de confiance de la chocolatière. Grâce à lui, la Luxembourgeoise assure avoir relevé «le challenge d’être une femme entrepreneuse en Arabie saoudite. Tout cela m’a ouvert les yeux sur le monde», dit-elle.

Et si le chocolat n’est a priori pas la spécialité culinaire luxembourgeoise la plus visible, l’entreprise assure avoir son «secret de fabrication» pour le vendre à l’international. «Les connexions, la connaissance des circuits de fabrication et celle du comportement des clients sont pour nous les clés du marché», détaille Mohammad Salman.

Une nouvelle gamme dans un nouveau point de vente

À Luxembourg, Nathalie Bonn a ouvert cette année un second point de vente situé à la rue de la Reine, toujours aux abords du palais grand-ducal. Chez Marguerite’s, les recettes de la chocolatière se déclinent en version végane, sans gluten ni lactose. Un atelier pédagogique permet d’organiser des visites en petit groupe, où l’envers de la fabrication du chocolat – à base de fèves directement importées des quatre coins du monde – est révélé.

Les chocolats sont fabriqués dans l’atelier de production de l’entreprise, situé à Ellange. Les ingrédients, comme la crème par exemple, proviennent de Luxlait. Le «made in Luxembourg» est particulièrement prononcé puisque les produits sont acheminés dans les points de vente asiatiques et persans par Cargolux. Les gâteaux sont quant à eux fabriqués sur place, mais avec des ingrédients venus du Grand-Duché et par un personnel formé par l’enseigne.

Avec la franchise, chaque patron peut apporter sa touche personnelle à son magasin.

Nathalie Bonnchocolatière

Celle-ci a choisi de se développer en franchise. «Mon premier métier, c’est de faire du chocolat. Avec la franchise, chaque patron peut apporter sa touche personnelle à son magasin, c’est quelque chose qui me tient à cœur», soutient l’entrepreneuse.

Son réseau de sept points de vente est appelé à croître puisqu’une ouverture se profile pour la fin de cette année, une nouvelle fois au Koweït. «Nous lorgnons aussi le sultanat d’Oman», ajoute Mohammad Salman sans avancer de date, la prudence étant de mise dans le contexte de crise sanitaire.

Par contre, Dubaï n’intéresse pas l’enseigne luxembourgeoise. «Notre concept n’est pas le glamour mais plutôt le cosy: sentir dans la Chocolate House la chaleur et la simplicité. C’est ce qui nous guide», conclut l’associé.