Karine Eisenbarth pilote cinq magasins et instituts Yves Rocher exploités en franchise au Luxembourg. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Karine Eisenbarth pilote cinq magasins et instituts Yves Rocher exploités en franchise au Luxembourg. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Comment s’adapter aux spécificités du marché local? Tous les vendredis de l’été, Paperjam part à la rencontre d’enseignes étrangères actives au Grand-Duché et de marques luxembourgeoises qui ont choisi de s’exporter à l’étranger. Focus, ce vendredi, sur Yves Rocher.

D’un magasin au centre de la capitale à un réseau de cinq points de vente répartis dans le centre et le sud du pays, Karine Eisenbarth cultive, au Luxembourg, la présence de l’enseigne Yves Rocher depuis le début des années 2000.

Notre force est d’avoir deux activités en une.
Karine Eisenbarth

Karine Eisenbarthfranchisée Yves Rocher au Luxembourg

«Notre force est d’avoir deux activités en une: nous avons l’institut et le magasin, on peut vraiment s’occuper d’un client du début à la fin», souligne-t-elle. D’ailleurs, chacun de ces segments contribue pour moitié environ au chiffre d’affaires de la franchisée. Si l’activité en institut tutoie désormais le niveau d’avant-crise, elle observe une baisse du trafic en magasin d’environ 20%.

«Le ticket moyen est équivalent dans le Benelux, mais nous avons un trafic en institut plus prononcé au Luxembourg qu’en Belgique». L’offre y est similaire aux autres pays où la marque est présente, avec un mix entre soins de détente et prestations esthétiques.

Du laboratoire aux instituts et boutiques

La franchisée Yves Rocher est rattachée à la succursale belge du groupe, et à son catalogue. Les aspects légaux entrent en compte, puisque si, en France, la vente de produits minceur à boire ou de gélules végétales est permise, ce n’est pas le cas du Luxembourg, par exemple.

Pour le reste, aucun changement n’est perceptible dans l’assortiment du groupe fondé en 1959 en Bretagne. «La philosophie de la marque m’a toujours plu, la cosmétique est un monde très spécial, mais je n’ai jamais été attirée par une autre marque que cette entreprise familiale qu’est Yves Rocher», explique Karine Eisenbarth.

Celle-ci n’envisage pas d’étendre son parc de magasins, répartis entre le centre commercial Auchan Kirchberg, la Belle Étoile et les zones urbaines de Luxembourg-Gare, la Ville Haute et le centre d’Esch-sur-Alzette. Ils emploient une cinquantaine de salariés. En parallèle, Yves Rocher compte trois magasins intégrés situés à Differdange, Pommerloch et Schmiede.

Une marque en évolution

L’entrepreneure a débuté sa carrière en 1995 dans le laboratoire du groupe, situé à l’époque à Echternach. Mais suite au déménagement de cette structure en Bretagne, qui a ensuite fait place à l’ sur ce site voisin de l’Allemagne, elle s’est vu proposer de reprendre la gestion du magasin Yves Rocher situé dans le centre-ville de la capitale.

Au gré des opportunités, le réseau de la franchisée s’est étendu tandis que la marque a elle aussi évoluée: la vente par correspondance a fait place à l’e-commerce, et la dimension d’écoresponsabilité s’est accentuée. Disparition des sacs plastique, charte entrepreneuriale pour l’environnement, mais aussi développement de recettes durables: l’entrepreneure est convaincue, «on peut très bien allier développement économique et attention portée à l’environnement et l’écologie».

En 2020, le groupe Rocher – qui chapeaute les marques Yves Rocher, mais aussi neuf autres marques comme Petit Bateau, Dr Pierre Ricaud ou encore Daniel Jouvance – a réalisé 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 81% générés par la cosmétique.