Près de 70% des 528 entreprises participantes à l’enquête Eurochambres estiment que le climat économique restera largement inchangé en 2019. (Photo: Shutterstock)

Près de 70% des 528 entreprises participantes à l’enquête Eurochambres estiment que le climat économique restera largement inchangé en 2019. (Photo: Shutterstock)

Lenquête Eurochambres, menée au niveau des chambres de commerce européennes, prend le pouls des entreprises sur leurs prévisions économiques et leurs principales préoccupations pour l’année prochaine. Au Luxembourg, 528 entreprises ont participé, dont 79% comptent entre 10 et 49 employés.

Près de 70% d’entre elles estiment que le climat économique restera largement inchangé en 2019, comparé à 2018. Une entreprise de services sur cinq et une entreprise industrielle sur sept anticipent même une amélioration.

«L’État, à travers sa gouvernance, son organisation et ses choix poli­tiques, a un grand rôle à jouer dans la création et le maintien d’un cadre économique prévisible, stable et porteur pour les entre­prises», note la Chambre de commerce. «Car dans un contexte d’incertitudes, les entreprises pourraient réduire ou différer leurs investissements et leurs intentions de recrutement, ce qui s’avérerait sous-optimal pour l’économie dans son ensemble.»

Or, selon l’enquête, à peine 30% des entreprises envisagent d’accroître leurs investissements en 2019, alors qu’elles étaient près de 40% en 2018. Quant aux grands défis, les prestataires de services relèvent invariablement le manque de main-d’œuvre qualifiée, le coût du travail et la demande intérieure.

Les défis auxquels le Luxembourg devra faire face tournent surtout autour des ques­tions de la croissance, de sa dura­bilité et de ses externalités.

Chambre de commerce de Luxembourg

Bien que la tendance soit à la stagnation, sinon à la baisse, l’économie luxembourgeoise semble ralentir moins vite que les autres économies européennes avec un redémarrage de la consommation domestique.

«Les défis auxquels le Luxembourg devra faire face tournent surtout autour des ques­tions de la croissance, de sa dura­bilité et de ses externalités, et de la façon de réussir la transition vers un modèle de croissance qua­litative, moins dépendant d’une utilisation sans cesse croissante de ressources», rappelle la Chambre de commerce. «De plus, le Grand­-Duché se verra confronté à de nombreuses questions surgissant du développement démogra­phique du pays, notamment le vieillissement de la population et le financement de son modèle de sécurité sociale.»

Le double effet Brexit

Quant au Brexit, il a déjà fait reculer la croissance de l’économie britannique qui atteignait 1,3% en 2018. 1,2% serait prévu pour 2019. Cette question du Brexit, qui révèle une nouvelle surprise quasiment chaque jour, influencera forcément la conjoncture européenne de 2019. Quant au Luxembourg, la Chambre de commerce a réalisé une enquête intitulée «Le Brexit et ses enjeux pour les entreprises luxembourgeoises».

Elle indique que «près de deux entreprises grand-ducales sur trois ayant participé pensent être affectées au niveau de leur activité une fois le Royaume-Uni sorti de l’UE».

Le «hard Brexit» serait aussi le pire scénario pour le Luxembourg. Il impliquerait, selon le Statec, «une possible baisse de 2,5% de la valeur ajou­tée du secteur financier, ainsi qu’une perte de 1% du PIB en volume d’ici 2020 et une perte de 1.600 postes de travail, dont 600 pour la Place».

À l’heure actuelle et à court terme, les effets semblent positifs, puisque des acteurs situés à la City envisagent le Luxembourg comme point de chute pour garder un pied sur le marché unique. C’est sur le long terme qu’il faudra en mesurer les véritables effets.