Les avocats de Maison Moderne, Marc Kohnen et Pierre Hurt, s'opposent à la radiation de l'affaire. (Photo: Christophe Olinger)

Les avocats de Maison Moderne, Marc Kohnen et Pierre Hurt, s'opposent à la radiation de l'affaire. (Photo: Christophe Olinger)

L’affaire opposant le groupe Leyne Strauss-Kahn et l’un de ses principaux actionnaires, le financier franco-israélien Thierry Leyne, à Maison Moderne (MM), l’éditeur de paperJam.lu, autour de la publication d’un article relatant un litige avec la compagnie d’assurances Bâloise, a été repoussée ce mercredi matin en raison d’un agenda surchargé du juge siégeant en matière de référé.

L’affaire sera une nouvelle fois appelée le 13 octobre à 9.00 heures.

«Le mal est fait, il n’y a plus d’urgence et l’acte que nous voulions prévenir a été commis», a indiqué à l’audience Me Patrice Mbonyumutwa, l’avocat de LSK. Le groupe financier, qui vise une licence de banque d’affaires au Luxembourg et présidé par Dominique Strauss-Kahn, l’ex-directeur général du FMI, a tenté de faire pression sur MM pour empêcher ou du moins retarder par la justice luxembourgeoise la publication d’un article évoquant un important litige le mettant aux prises avec l’assureur Bâloise Vie Luxembourg.

Refusant de céder à cette pression, MM avait fait le choix de publier l’article incriminé la veille de son assignation par LSK.

Séisme médiatique

L’affaire avait été appelée le 3 septembre dernier, mais Me Mbonyumutwa en avait demandé sa radiation, ce à quoi s’étaient opposés les avocats de MM, Me Pierre Hurt et Me Marc Kohnen, en réclamant que LSK assume les conséquences d’une assignation considérée comme une tentative inacceptable de museler la presse et une atteinte tout aussi intolérable à la liberté d’expression.

Les avocats de MM avaient ainsi fait une demande reconventionnelle au tribunal en réclamant la condamnation de LSK, de sa filiale Assya Asset Management et de Thierry Leyne à 10.000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive et vexatoire.

Dans le dossier, une pièce a été versée. Le groupe LSK s’y inquiétait entre autres des conséquences que la révélation de son litige avec Bâloise pouvait produire et craignait le déclenchement «d’un début de séisme médiatique dont nous ne pouvons qu’imaginer l’ampleur et les répercussions».