La rencontre des syndicats avec le gouvernement, jeudi, précédait de quelques heures celle prévue ce vendredi entre responsables politiques, ArcelorMittal et Liberty House Group. (Photo: OGBL)

La rencontre des syndicats avec le gouvernement, jeudi, précédait de quelques heures celle prévue ce vendredi entre responsables politiques, ArcelorMittal et Liberty House Group. (Photo: OGBL)

L’avenir du site de Dudelange se retrouve une nouvelle fois au cœur de toutes les interrogations. Deux semaines après l’annonce de la cession de l’usine de production d’acier à Liberty House Group, OGBL et LCGB ont participé jeudi à une réunion regroupant Étienne Schneider et Nicolas Schmit, ministres socialistes de l’Économie et du Travail, et Dan Biancalana (LSAP), bourgmestre de Dudelange. Objectif: mettre fin aux zones d’ombre qui planent sur l’avenir du site, quelques heures avant une rencontre officielle entre le gouvernement, ArcelorMittal et le groupe britannique, prévue ce vendredi.

«L’OGBL (...) s’interroge sérieusement sur la stratégie industrielle du groupe Liberty House», indique le syndicat dans un communiqué, en référence notamment à l’annonce «d’un investissement de 10 millions d’euros» dont aucune application «concrète» n’a à ce jour été apportée. «Si l’intention est uniquement de poursuivre une continuité dans l’état tel quel, l’avenir du site sera compromis à moyen terme», note pour sa part le LCGB qui ne cache pas sa méfiance vis-à-vis du repreneur désigné.

L’acier (...) produit à Dudelange est et demeurera dépendant d’ArcelorMittal.

OGBL

Pour le syndicat chrétien-social, le groupe britannique est avant tout «un acteur méconnu du secteur sidérurgique européen» dont la stratégie «consiste à racheter des entreprises en difficulté financière à un prix faible pour profiter par la suite des subventions étatiques, tout en effectuant une opération financière fructueuse». En toile de fond, la mainmise réalisée par Liberty House non seulement sur le site luxembourgeois, mais aussi sur les sites de Liège. Et donc une mise en concurrence potentielle qui pourrait se faire à la défaveur de Dudelange.

«L’acier à haute valeur ajoutée qui est produit à Dudelange est et demeurera dépendant d’ArcelorMittal (qui a breveté la marque). Si l’accord passé avec Liberty House prévoit une continuité pour les deux premières années, il n’y a aucune garantie que cette production se poursuive au-delà de ce délai, mettant ainsi en danger la pérennité du site et des emplois», écrit l’OGBL. Le syndicat, majoritaire dans ce secteur, assure que l’usine emploie environ 300 salariés «dont quelque 70 personnes sous contrat précaire, mais indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise».

Pour mémoire, la cession d’ArcelorMittal Dudelange fait suite à la volonté du géant mondial de l’acier d’acquérir le sidérurgiste italien Ilva et au respect des règles européennes en matière de concurrence. Le groupe mondial basé à Luxembourg avait opté pour Liberty House au détriment notamment de l’allemand Salzgitter.