À 26 ans, Alex Donnersbach, nouveau président du CSJ, plaide pour la mise en œuvre d’«un meilleur équilibre général» au sein du parti chrétien-social. (Photo: Maison Moderne)

À 26 ans, Alex Donnersbach, nouveau président du CSJ, plaide pour la mise en œuvre d’«un meilleur équilibre général» au sein du parti chrétien-social. (Photo: Maison Moderne)

Vous avez été élu président avec 87,2% des voix lors du congrès national du CSJ le 8 décembre dernier. Quelle position défendez-vous dans le contexte du renouveau du CSV?

Alex Donnersbach. – «Nous sommes conscients qu’il faut changer certaines choses au sein du parti, surtout dans un contexte inédit qui se traduira par un total de 10 années dans l’opposition. Avant le 14 octobre, tout le monde pensait que ce serait comme la dernière fois (en 1979, après la législature 1974-1979 gérée par les libéraux et les socialistes sous la houlette de Gaston Thorn comme Premier ministre, ndlr), que ce soit les électeurs, mais aussi les médias ou les autres partis. Pour nous aussi, le résultat et le maintien d’une majorité pour la coalition sortante ont été une surprise. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons nous tourner vers les solutions à mettre en œuvre pour les cinq prochaines années.

Et quelles sont-elles ces solutions, selon vous?

«Nous avons fait une résolution qui contient certaines pistes. En se basant sur les résultats des élections communales de 2017 que nous avons gagnées, certains aspects ressortent. Notamment le fait d’avoir réussi un mélange entre des nouveaux visages et des personnes plus expérimentées. Nous avions aussi mené une campagne de terrain et nous avions réussi à mettre en place une autre dynamique. Ces élections ne sont bien évidemment pas comparables avec les législatives, mais certains points devraient, selon nous, être retenus.

Je plaide pour un meilleur équilibre général.

Alex Donnersbach, président du CSJ

Comment expliquez-vous le recul enregistré par le CSV au soir du 14 octobre?

«Nous avions ‘un plan pour le Luxembourg’, même si ce slogan n’était peut-être pas le meilleur, mais je reste convaincu que nous avions un bon programme, avec de bonnes idées. C’est plutôt son exécution qui n’a pas été suffisamment réussie, car les électeurs n’ont pas été en mesure de comprendre ce qu’il signifiait. Ce n’était pas clair. Soit les idées qui ont été retenues n’étaient pas populaires, soit elles n’ont pas été totalement comprises. Sur certains aspects, comme le logement, par exemple, nos propositions étaient bien plus ambitieuses que ce qui est présent dans l’actuel accord de coalition.

L’échec de 2018 marque, pour le CSV, le début d’une nouvelle ère. Dans ce contexte, plaidez-vous pour la recherche d’un nouveau leader charismatique ou plutôt l’émergence d’un nouveau modèle de gouvernance du parti?

«Selon moi, des personnalités comme Pierre Werner ou Jean-Claude Juncker qui ont été au pouvoir de longues années, cela crée une image paternaliste. Je crois plus dans un système qui voit la mise en avant de plusieurs têtes qui feront avancer le parti, comme c’est en train de se passer avec la désignation de Martine Hansen comme chef de fraction. Je plaide donc pour un meilleur équilibre général, avec plus de jeunes et plus de femmes, par exemple.

L’accord de coalition manque de fil rouge.

Alex Donnersbach, président du CSJ

Le 26 janvier prochain, le CSV devra désigner son nouveau président et son nouveau secrétaire général. De Serge Wilmes ou de Frank Engel, qui soutenez-vous?

«Je tiens d’abord à préciser que ce congrès doit non seulement désigner de nouveaux dirigeants, mais aussi mettre en place un nouveau comité national. Cela doit aller de pair pour permettre un travail en équipe. Pour moi, le président et le secrétaire général doivent former une équipe et envoyer des messages en interne et vers l’extérieur pour que les jeunes puissent à nouveau s’identifier au CSV comme parti du centre. Je pense donc que Serge Wilmes possède un avantage de ce point de vue, car il a été président du CSJ, il a montré qu’il pouvait mener une équipe au vu de ses résultats aux communales et qu’il incarne un renouveau comme le montre son résultat personnel aux législatives.

Enfin, quel regard portez-vous sur le programme de coalition présenté début décembre par le DP, le LSAP et Déi Gréng?

«Il manque clairement un fil rouge. On voit que beaucoup de revendications des trois partis sont présentes dans le texte pour que leur base soit contente, mais la vision globale manque. Ainsi que la manière dont seront financées toutes ces dépenses, car le gouvernement mise sur la seule poursuite de la croissance, alors que les risques de crise existent. Raison pour laquelle nous pensons que ce n’est pas la meilleure approche pour gouverner.»